Covid grave, troubles de la vision : Fouad retrace les contours de sa vie maudite

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Au début de la crise sanitaire, Fouad a contracté le Covid à deux reprises de façon légère, mais en 2021, une troisième fois positif, l'auditeur âgé de 50 ans raconte qu'il est passé proche de la mort. Dans la Libre antenne d'Europe 1, il évoque également ses lourds problèmes de vision au micro d'Olivier Delacroix.

>> Tous les soirs dans la Libre Antenne d'Europe 1, les auditeurs se confient et témoignent. Une difficulté, une mauvaise passe ou un moment de bonheur, notre Libre antenne est avant tout la vôtre. Au micro d'Olivier Delacroix ce soir-là, Fouad, 50 ans, témoigne de plusieurs expériences de vie difficiles, notamment après avoir contracté le Covid à trois reprises. Il relate aussi les lourds problèmes de vue auxquels il doit faire face.

"J'ai vécu une expérience très compliquée par rapport au Covid puisque je l'ai eu trois fois. Je l'ai eu lors de la première vague, à deux reprises, avec des symptômes. À l'époque, c'était le Covid virulent, mais je suis passé au travers comme par miracle. Par contre, j'ai fait un Covid très grave en novembre-décembre 2021, après ma sœur qui était tombée gravement malade et avait été en réanimation."

"Après le coma, je ne reconnaissais pas ma famille"

"Ma sœur s'en est sortie, ils ne l'ont pas intubée de justesse tandis que moi, malheureusement, mon état s'est aggravé au bout de trois semaines d'hospitalisation. Quand je suis arrivé à l'hôpital, j'étais dans un état très grave. Le médecin m'a dit que j'étais arrivé trop tard, et que c'était mal parti." Après avoir été transféré à l'hôpital Lariboisière, Fouad explique qu'il était dans un état "extrêmement grave. Mes poumons étaient touchés à 75%. Le docteur qui m'a reçu m'a dit qu'il ne pouvait pas me garantir que j'allais m'en sortir, et que mon état était très sérieux. Et puis, ils m'ont mis sous oxygène, et sous anti-inflammatoires, etc".

"Mon état ayant empiré au bout de deux semaines, ils m'ont dit qu'il fallait m'intuber où je risquais de mourir dans un ou deux jours. Ils ont alerté ma famille, qui est venue, et on a pris la décision de m'intuber. J'ai été dans le coma pendant 24 jours, et quand j'en suis sorti, je ne savais pas où j'étais, je ne pouvais pas parler. Au début, je ne reconnaissais pas ma famille, et avec le temps, ça a commencé à aller mieux. J'ai perdu 30 kilos en 24 jours, j'étais devenu rachitique. J'ai commencé à faire de la rééducation, un peu de marche, mais j'étais vraiment exténué, je ne pouvais pas respirer."

Après deux mois de rééducation et le suivi d'un kiné, l'auditeur affirme qu'il a repris du muscle et des forces, mais qu'aujourd'hui, il garde des séquelles avec une fibrose pulmonaire qui s'améliore petit à petit. "L'expérience a été traumatisante", confie Fouad. "Quand j'étais dans le coma, j'ai vécu une expérience de mort imminente", ajoute-t-il.

De multiples problèmes aux yeux

Au-delà d'avoir développé une forme grave de la maladie, l'auditeur détaille qu'il est malvoyant depuis sa naissance. "Je suis atteint d'une microphtalmie, qui est très rare. Ce sont des yeux très petits et hypermétropes. En grandissant, ma vue s'est améliorée mais elle a commencé à stagner à l'âge de 23 ans. J'ai eu une scolarité très difficile, on n'avait pas les mêmes outils technologiques que maintenant. J'ai quand même fait de hautes études."

"Le problème", enchaîne le Parisien, "c'est que depuis 1997, j'ai des pathologies qui se sont déclenchées. Ils m'ont décelé une cataracte bilatérale. C'est une opération simple en général, mais sur des yeux tels que les miens - appelés pathogènes -, ça peut dégénérer. L'opération a été un succès, mais deux jours après, j'ai fait un 'glaucome malin'. Ma tension est montée à 60 et j'ai fait une infection de l'œil, et aussi un œdème maculaire cystoïde, c'est-à-dire que j'ai perdu la vue. Ils n'ont pas voulu me réopérer parce qu'il y avait trop de risques."

"Depuis, j'ai un suivi. Mon œil gauche est quasiment perdu, je n'ai plus qu'1/50e. Avec cet œil, je ne vois que des formes, je ne vois pas les détails et je suis gêné par la lumière. À l'œil droit, j'ai une cataracte qui évolue depuis 1997, et qui est en train de s'accélérer. En décembre, ils m'ont décelé du glaucome, et ils m'ont dit 'Votre oeil est en danger parce que vous êtes susceptible de faire un glaucome malin (...) il faut intervenir tout de suite'. La solution ultime serait d'opérer la cataracte, mais c'est très risqué. J'ai même aussi un œdème maculaire bilatéral depuis ma naissance, et une dystrophie rétinienne", énumère l'auditeur, qui dit avoir le courage d'affronter toutes ces épreuves qui lui impose la vie.