association Aurore sans abri sans domicile SDF 1:25
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Nicolas Feldmann, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Particulièrement vulnérables face au Covid-19, les sans-domicile, qui vivent dans la rue ou en centre d'accueil, sont eux aussi vaccinés, peu à peu. Les mardis après-midi, dans le 14e arrondissement de Paris, l'association Aurore transforme ainsi une partie de son centre d'hébergement en centre de vaccination. Europe 1 y a rencontré Gigi.
REPORTAGE

"Franchement, oui j'ai peur ! J'ai peur du vaccin", rigole Gigi, qui fixe de ses grands yeux clairs les seringues derrière le paravent. 14 années à la rue, faite de drogue et de squats. Aujourd'hui, il a retrouvé une place dans un centre, ainsi que son sourire. C'est finalement le Covid, très présent autour de lui, qui le pousse à se faire vacciner. "Regardez les gens comment ils sont partis, les copains, les copines. Qui dit qu'il faut attendre ? Il faut vacciner. Pour moi, et pour les autres", témoigne-t-il auprès d'Europe 1.

En France, on compte 300.000 "sans-domicile", un terme utilisé par les associations et le gouvernement qui englobe les milliers de SDF, mais aussi par extension tous ceux qui vivent dans des centres d’accueil de jour, d’hébergement, comme des mineurs isolés... Un public particulièrement vulnérable face au Covid-19. Alors depuis un mois, l’association Aurore transforme tous les mardis après-midi une partie de son centre d’hébergement du 14e arrondissement de Paris en centre de vaccination, dans lequel Europe 1 a rencontré Gigi.

Une seule piqûre avec Janssen, mais pas pour tous

Comme il a 56 ans, il peut "avoir le vaccin Janssen", lui explique une personne présente, "et ça veut dire que vous aurez une seule piqûre". "Ce sera la première et la dernière. Allez, hop !" se lance Gigi. Avec une seule dose nécessaire, le vaccin Janssen est un vaccin précieux pour ce public éloigné du système de santé. Mais il est effectivement, pour le moment, uniquement réservé aux plus de 55 ans, comme AstraZeneca

"Le Janssen n'a pas la complexité de devoir adresser la deuxième injection. Mais l'espérance de vie d'une personne à la rue est de 20 ans à 30 ans inférieure à la moyenne générale. Donc pour les personnes plus jeunes qui sont éligibles au Pfizer, nous faisons signer un formulaire qui nous permettra de rappeler au référent social de la personne qu'il est temps de revenir pour la seconde dose", précise Florian Guyot, directeur de l'association Aurore. 

Sur son ordinateur, un médecin fait le bilan de la journée : trente six personnes vaccinées. Il commandera pour mardi une cinquantaine de doses.