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Zoé Pallier, édité par Manon Fossat , modifié à
Marcher pour ne pas être oubliés. Ce jeudi les "travailleurs essentiels" qui ont permis au pays de continuer à tourner pendant les différents confinements sont appelés à se réunir pour dénoncer leur situation. Deux ans plus tard, ils estiment que leurs conditions de travail ne se sont pas améliorées et regrettent ce manque de reconnaissance.

La CFDT appelle ce jeudi à une grande marche des "travailleurs essentiels". Ces femmes de ménages, ces caissiers, ces livreurs, majoritairement issus des classes les plus précaires, souvent immigrés, et qui ont permis au pays de continuer à tourner lors des confinements successifs liés à la crise du Covid-19. Ces travailleurs, alors applaudis à 20 heures avec les soignants, mais dont le quotidien ne s’est pourtant pas amélioré deux ans plus tard. Conditions de travail, salaires, reconnaissance… Ils ont le sentiment d’être les grands oubliés de la crise. Europe 1 est allée à leur rencontre. 

Comme il y a deux ans, Rokaya arpente au pas de course les rues de Paris pour assurer ses heures de ménage aux quatre coins de la ville. "Je m'en sors avec 1.000 euros par mois", explique-t-elle. Un tout petit salaire en hausse de 1,6% seulement cette année, soit moins que l'inflation. "Ça a augmenté un peu. Mais avec le prix de la vie, ce n'est pas facile, pour le métier qu'on fait, nous ne sommes pas valorisés", regrette-t-elle.

Des travailleurs "oubliés"

Assis sur le bitume, Ladji attend sa prochaine commande. "C'est vrai qu'on nous a présenté comme des héros", se souvient le livreur avec que son sourire se crispe. "Ils ont complètement oublié. Maintenant tu dis bonjour et on ne te répond même pas", constate-t-il. Redevenu invisible et pourtant toujours essentiel. C'est ce qu'explique Patricia, chargée de la mise en rayon dans un supermarché et élue CFDT.

"Pendant le premier confinement, tout le monde nous a remercié. Merci d'être là, tout ça. Et après ? Après, c'est fini", affirme-t-elle. "Je pense qu'on doit être remercié par rapport à ce qu'on a fait pendant cette période là et ça n'a pas été le cas. A part la prime de 1.000 euros, et encore, c'était raboté, il n'y a rien eu d'autre. Et après, on nous a oublié". Ces travailleurs comparent leur sort à celui des soignants, sans avoir eu droit à un Ségur de leur profession.