Coronavirus : nos conseils face au risque de confinement

Les parents d'enfants confinés pourront être "mis en arrêt maladie" sans jour de carence, avec une prise en charge au titre des indemnités journalières de Sécurité sociale (Photo d'illustration)
Les parents d'enfants confinés pourront être "mis en arrêt maladie" sans jour de carence, avec une prise en charge au titre des indemnités journalières de Sécurité sociale (Photo d'illustration) © Alain Jocard/AFP
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Jonathan Grelier, avec AFP , modifié à
De nouveaux cas de coronavirus ont été annoncés vendredi à Nice, à La Balme-de-Sillingy en Haute-Savoie et près de Rouen. Face à l'augmentation des cas en France, le ministère du Travail indique que les droits à indemnisation des personnes mises à l'isolement sont "identiques à ceux prévus en cas d’arrêt de travail, sans application du délai de carence".

Après avoir enregistré 20 nouveaux cas de coronavirus Covid-19 jeudi, la France devrait compter de nouvelles infections vendredi. Le maire de Nice Christian Estrosi a annoncé dans la matinée la détection d'un nouveau cas au CHU de sa ville. En Haute-Savoie, le maire de la commune de La Balme-de-Sillingy, où quatre personnes étaient déjà infectées par le virus, a aussi rapporté deux contaminations supplémentaires, même si l'Agence régionale de santé du secteur ne les avait pas encore confirmés à la mi-journée. En Normandie, l'Agence régionale de santé a indiqué vendredi un premier cas contracté par un "médecin" de Bois-Guillaume, dans l'agglomération de Rouen. Dans ce contexte d'augmentation des infections, la question du confinement individuel se pose de plus en plus en France. Le ministère du Travail a d'ailleurs communiqué sur les aménagements possibles pour les salariés vendredi.

Quand faut-il se confiner chez soi ?

Le gouvernement français incite les personnes de retour de Chine, Hong Kong et Macao compris, de Singapour, de Corée du Sud, d'Iran et des régions italiennes de Lombardie et de Vénétie, à respecter une sorte d'isolement individuel en évitant "toute sortie non indispensable". Cependant, il s'agit uniquement de "recommandations" et non d'une obligation formelle. "Les enfants, collégiens, lycéens ne doivent pas être envoyés à la crèche, à l’école, au collège ou au lycée, compte tenu de la difficulté à porter un masque toute la journée", précise le site du gouvernement. Que vous restiez chez vous ou non, le port d'un masque chirurgical est en tout cas encouragé.

Le confinement individuel peut aussi vous être conseillé par les autorités sanitaires si vous êtes considéré comme un "cas contact", c'est-à-dire que vous faites partie de l'entourage d'un patient malade ou après un contact direct avec une personne infectée.

Comment bien respecter cette recommandation ?

Pour être le plus efficace possible, le confinement doit durer 14 jours, car le délai d’incubation du Covid-19, c'est-à-dire la période entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes, serait de cette durée. Pendant cette période, la personne est encouragée à surveiller l'apparition de symptômes d'infection respiratoire, comme la toux ou des difficultés à respirer, et à prendre sa température deux fois par jour. Outre le port du masque, il est recommandé d'éviter "tout contact" avec les personnes fragiles telles que les seniors, les femmes enceintes et les personnes ayant déjà des problèmes de santé. A éviter donc, les hôpitaux, les maternités, les structures d'hébergement pour personnes âgées et tout autre établissement abritant des individus à la santé fragilisée.

En cas de fièvre ou de problèmes respiratoires, la personne en "quatorzaine" est invitée à éviter tout contact avec son entourage et à bien conserver son masque pour limiter la diffusion de la maladie éventuelle par voie aérienne. Pour éviter des contaminations supplémentaires, elle ne doit pas se rendre chez son médecin traitant, ni aux urgences. 

Dans tous les cas, les gestes dits "barrières" sont recommandés. Ils consistent en un lavage régulier des mains, une toux et des éternuements effectués dans son coude et l'usage de mouchoirs à usage unique.

Qui faut-il contacter ?

En cas d'apparition des symptômes et de soupçon de contamination, la personne en confinement individuel doit contacter en premier lieu le Samu, au 15. Elle doit alors décrire ses symptômes et son voyage récent dans les zones d'épidémie.

Pour les personnes sans symptômes, un numéro vert accessible tous les jours 24h/24 a été mis en place pour répondre aux inquiétudes sur le virus. Il s'agit du 0 800 130 000. Cette plateforme téléphonique "n'est pas habilitée à dispenser des conseils médicaux", renseigne le gouvernement, d'où l'inutilité de la joindre en cas de soupçon de contamination.

Les Français à l'étranger peuvent eux prendre contact avec l'ambassade ou le consulat à proximité de leur lieu de résidence.

Comment faire par rapport à mon travail ?

Lors du retour d'une zone à risque, il est conseillé aux salariés d'avertir leur employeur. Le gouvernement demande par ailleurs aux travailleurs et aux étudiants de retour d'un séjour à risque de "privilégier le télétravail" et "d'éviter les contacts proches" pouvant avoir lieu dans des réunions, les ascenseurs ou à la cantine. Si aucune solution n'est trouvée entre l'employeur et le salarié, le premier peut "unilatéralement" placer le salarié en télétravail ou "modifier les dates de congés déjà posés".

Pour les salariés en provenance de zones à risque et mis en isolement par un médecin de l’Agence régionale de santé, les droits à indemnisation sont ainsi "identiques à ceux prévus en cas d’arrêt de travail, sans application du délai de carence". Ce système dérogatoire mis en place par la Sécurité sociale peut aussi s'appliquer aux cas confirmés ou contact.

Que faire si mes enfants sont confinés ?

Muriel Pénicaud a confirmé vendredi que les parents d'enfants confinés pourront être "mis en arrêt maladie" sans jour de carence, avec une prise en charge au titre des indemnités journalières de Sécurité sociale. Pour en bénéficier, il faut contacter l’Agence régionale de santé via internet ou par téléphone "afin qu’un médecin habilité par celle-ci procède à l’établissement d’un avis d’arrêt de travail correspondant à la durée d’isolement préconisée de l’enfant", indique le document de questions-réponses du ministère du Travail.