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Pauline Jacot, édité par Pauline Rouquette
Alors que les Français sont confinés depuis plus de deux semaines, des médecins craignent que les femmes ne puissent pas recourir à temps à l'interruption d'une grossesse non désirée. Un amendement a été déposé au Sénat pour allonger le délai légal de l'IVG, mais a été rejeté.

Les professionnels de santé s'inquiètent pour le droit à l'IVG. Dans une tribune publiée dans Le Monde, une centaine d'entre eux se sont alarmés, craignant que les femmes ne puissent pas faire à temps les démarches nécessaires pour interrompre une grossesse non désirée, en raison des mesures de confinement.

"Cette crise sanitaire renforce un certain nombre de difficultés", affirme Danielle Gaudry, militante et gynécologue, interrogée par Europe 1. "On a eu l'écho de certains centres publics qui n'avaient plus accès aux blocs pour pouvoir recevoir les femmes."

L'allongement du délai légal refusé

Mercredi, la sénatrice socialiste de l'Oise, Laurence Rossignol, a déposé un amendement pour demander l'allongement de deux semaines du délai légal de l'interruption volontaire de grossesse. En vain : l'amendement a été rejeté. Pourtant, selon le docteur Nathalie Trignol, c'est la seule solution qui s'impose.

"On a des femmes en confinement avec un conjoint qui n'est pas au courant de la grossesse ; des jeunes filles mineures qui ne peuvent pas sortir de chez elles parce qu'il est difficile de justifier, en période de confinement, que l'on va aller se promener pendant une demi journée", déplore la médecin, membre de l'association nationale des centres d'IVG et de contraception. "L'allongement du délai est donc incontournable si l'on veut permettre aux femmes de maintenir ce droit à l'IVG dans les conditions les plus adaptées possibles", ajoute-t-elle. D'autant plus nécessaire et incontournable qu'il est aujourd'hui impossible pour les femmes hors délai de se rendre en Espagne ou aux Pays-bas pour avorter.