Condé : "On tenait plus debout, on était touché de partout", raconte un des surveillants attaqués

Condé sur Sarthe 1280
L'un des surveillants a donné une interview sonore à M6 (photo d'illustration). © AFP
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avec AFP , modifié à
"Si j'avais pas récupéré ce couteau, ça aurait continué", a témoigné l'une des deux victimes de Michaël Chiolo dans une interview sonore à M6. 

"On tenait plus debout, on était touché de partout" : un des deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe attaqués mardi par un détenu radicalisé a raconté jeudi la violence et la rapidité de l'agression.

"Je me suis retrouvé à terre". Mardi vers 9h45, les deux fonctionnaires se trouvaient dans l'unité familiale (UVF) de cette prison de haute sécurité quand ils ont été attaqués à coups de couteau. L'un des deux a été blessé au niveau du thorax et l'autre au visage. "J'ai entendu crier 'Allah Akbar' et je me suis retrouvé à terre. Si j'avais pas récupéré ce couteau, ça aurait continué parce qu'on tenait plus debout, on était touché de partout. Ça coulait, le sang", raconte l'homme, la voix tremblante, dans une interview sonore à M6. 

"Il y avait du sang partout". "Quand il m'a vu avec le couteau, il (l'assaillant) a pris peur et il est re-rentré dans l'UVF (unité de vie familiale, ndlr) avec sa famille. Heureusement que mon collègue a réussi à se lever pour venir vers moi", poursuit-il, la voix toujours empreinte d'émotion. "On a refermé la porte. Cette porte... Ça a mis un temps interminable à la fermer, le temps de trouver la bonne clé. Il y avait du sang partout, sur les mains, on voyait plus les clés. Je tenais la porte et lui (son collègue) il essayait de fermer, mais ça a mis un de ces temps", se souvient-il. "J'en reviens toujours pas de ce qui s'est passé".

Michaël Chiolo, détenu de 27 ans qui s'est radicalisé en prison, a agressé ces deux surveillants avec deux couteaux en céramique avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'UVF de la prison. Après de vaines tentatives de négociations, le RAID a lancé un assaut vers 18h40, conduisant à l'interpellation du détenu et au décès de sa compagne.