Condamné par défaut en 2017, un djihadiste français est remis par Ankara à Paris

La Turquie a capturé le jihadiste en juillet dernier.
La Turquie a capturé le jihadiste en juillet dernier. © BAKR ALKASEM / AFP
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Europe avec AFP
Othman Garrido avait rejoint la Syrie en 2014 avec ses parents et ses frères, empruntant le patronyme de Abou Salman al-Faransi. Il avait attiré l'attention des autorités en participant à une vidéo de propagande. Capturé par les autorités turques dans la région de Kilis, il a été remis à la France. 

Un Français parti faire le djihad en Syrie en 2012 et condamné par défaut en France à 15 ans de prison en 2017, a été expulsé lundi de Turquie et placé en garde à vue à son arrivée à Paris, selon une source judiciaire. Othman Garrido, 26 ans, avait été capturé en juillet dernier par les forces de sécurité turques alors qu'il se trouvait dans la région de Kilis, près de la frontière avec la Syrie en Turquie, selon l'agence turque Anadolu.

Avec un de ses frères, Othman Garrido, âgé alors de 18 ans, avait quitté la France fin 2012 pour rallier le groupe terroriste Jabhat al-Nosra (branche d'Al Qaïda en Syrie), puis très rapidement l'EI. Ses parents, un Français converti et une femme d'origine marocaine, les avaient rejoints courant 2013 avec leurs trois autres enfants mineurs à l'époque des faits. Cette famille était originaire du quartier de La Paillade, à Montpellier. Othman Garrido avait attiré l'attention des autorités en apparaissant à visage découvert et sous le patronyme de Abou Salman al-Faransi, dans une vidéo de propagande avec deux autres jihadistes

Son transfert a été organisé en vertu du "protocole Cazeneuve", rappelle l'Express. Ce dispositif qui associe Paris et Ankara a pour but de "normaliser les conditions de retour des combattants étrangers en France, de manière à pouvoir le judiciariser dès lors qu'ils ont quitté le théâtre des opérations terroristes", indiquait ainsi Bernard Cazeneuve en 2016. 

Dès son arrivée, il a été placé en garde à vue. Une nouvelle enquête a en effet été ouverte récemment contre cet homme originaire de Montpellier, qui est par ailleurs visé depuis 2016 par un mandat d'arrêt. Cette enquête viserait des faits commis après sa condamnation.

En avril 2017, une cour d'assises des mineurs l'avait condamné par défaut à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir rejoint les rangs du groupe Etat islamique en Syrie, avoir participé à des entraînements et des combats sur place et exhorté les musulmans de France à commettre des actions violentes. Les autres membres de sa famille avaient également été condamnés lors de ce procès devant la cour d'assises des mineurs à des peines de 10 et 15 ans de prison.