Les centrales sont soumises à des exercices réguliers. Photo d'illustration. 1:43
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Elise Denjean, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Face aux risques importants que peuvent présenter les centrales nucléaires, la sûreté est un enjeu essentiel. Des exercices sont fréquemment organisés afin de se préparer au mieux à d'éventuelles avaries. Europe 1 a pu suivre l'une de ces sessions sur le site de Paluel. 
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Tempête, risque vagues submersions, perte du réseau électrique, pandémie et aléas techniques. Le scénario est corsé pour les équipes de la Force d'action rapide du nucléaire sur le site de Paluel, en Seine-Maritime. Pendant plusieurs jours, des exercices simultanés sont réalisés pour les mettre face aux dangers hypothétiques que peut courir le réacteur, piloté pour l'exercice grâce à un simulateur. L'objectif est que la FARN, qui regroupe au total 310 salariés d'EDF reconnaissable à leurs casques rouges et répartis sur 4 sites régionaux dont Paluel, soit prête dans toutes les situations. 

Cinq à six exercices par an

"Le scénario d'aujourd'hui a une chance sur un million de se produire", reconnaît Jean-Marie Boursier, directeur de la centrale. Mais il n'en est pas moins indispensable pour tester au mieux les équipes. En tout, la FARN réalise cinq à six exercices de ce genre, chaque année. "Le principe de la sûreté, c'est assez simple : il faut qu'on assure tout le temps le refroidissement du réacteur et qu'on évite de rejeter dans l'atmosphère des produits radioactifs", explique-t-il.

Pour arriver à ce résultat, il faut en permanence de l'eau et de l’électricité. Alors les uns se chargent de récupérer l’eau de l'un des bassins du site, les autres acheminent des kilomètres de tuyaux jusqu’au réacteur pendant que l’hélicoptère apporte du matériel. Pendant ce temps, un drone surveille les opérations. Cette organisation quasi-militaire n'est pas anodine puisque les femmes et les hommes de la FARN ont reçu une formation inspirée de l’armée et de la protection civile afin d'obtenir les meilleurs résultats... et leur récompense qui tient en deux mots : "mission accomplie".

Fort heureusement, la FARN n'a, jusqu'alors, jamais été sollicitée pour un réel accident nucléaire. Elle a toutefois prêté main forte à Saint-Martin après le passage de l'ouragan Irma en 2017 et, plus récemment, dans les Alpes-Maritimes après la tempête Alex.