Comment améliorer l'égalité des chances dans les zones rurales et les petites villes ?
Au micro d'Europe 1, Salomé Berlioux, présidente et fondatrice de l’association Chemins d’avenir, revient sur les propositions qu'elle a faite à Jean-Michel Blanquer sur l'orientation et l'égalité des chances dans la France des zones rurales. Elle propose notamment de faire passer le permis de conduire à 17 ans et de mettre "une ouverture territoriale" au sein des grandes écoles.
À moins d'une semaine du premier tour des élections municipales , l’un des principaux enjeux du scrutin est l’éducation. En septembre dernier, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse lançait une mission sur le thème de l’orientation et l’égalité des chances dans la France des zones rurales et des petites villes, confiée à Salomé Berlioux, présidente et fondatrice de l’association Chemins d’avenir. Au micro d'Europe 1, elle raconte comment elle a procédé à l'élaboration des 25 propositions qui ont été remises début mars à Jean-Michel Blanquer.
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"J’ai mené six mois de travaux et 130 entretiens", commence Salomé Berlioux. "À la fois avec des chefs d’établissements, avec des jeunes et avec des représentants des collectivités territoriales, de façon à aboutir à un diagnostic très précis de la situation", explique-t-elle, rappelant que plus de dix millions de jeunes grandissent dans des zones rurales ou dans des petites villes.
Les jeunes des milieux ruraux "ont une orientation qui est beaucoup plus contrainte"
"Aujourd'hui, quand on grandit dans l’Allier, dans les Vosges ou dans la Drôme, on n’est pas dans la même situation de départ face à l’avenir que quand on grandit au cœur de Paris, de Lyon ou de Bordeaux", poursuit Salomé Berlioux. Néanmoins, si elle pointe le manque d'égalité des chances, elle réfute l'idée que les jeunes des milieux ruraux soient "coupés du monde". "D'ailleurs, grandir à la campagne présente un certain nombre d’avantages", souligne-t-elle. "Mais quand vous arrivez à l’adolescence et aux choix d’orientation, après le brevet ou le baccalauréat, les choses se compliquent."
"Quand on demande s’ils ont l’ambition de vouloir faire des études ambitieuses, il y a un écart de plus de 20 points entre les jeunes des zones rurales et les jeunes urbains", affirme Salomé Berlioux. "Ils ont une orientation qui est beaucoup plus contrainte, beaucoup plus limitée".
Le permis à 17 ans et une ouverture des grandes écoles ?
Pour pallier à cette situation, la fondatrice de l’association Chemins d’avenir pose quatre axes de travail : la représentation des jeunes, leur orientation, le maillage territorial et la mobilité. Sur le sujet, Salomé Berlioux propose notamment que les jeunes de ces territoires aient le permis de conduire à 17 ans "de façon à ce qu’ils puissent aller chercher plus tôt les opportunités culturelles ou de stage".
Il est aussi envisagé dans le rapport transmis à Jean-Michel Blanquer une ouverture des grandes écoles aux jeunes des milieux ruraux . "Pourquoi ne pas faire en sorte que les grandes écoles prennent en compte certes une forme d’ouverture sociale, et elles y travaillent, mais aussi une forme d’ouverture territoriale ?" demande Salomé Berlioux.