Cheminots et fonctionnaires se retrouvent dans la rue contre les réformes du gouvernement

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Les cheminots manifestent notamment contre la réforme de la SNCF par ordonnances (image d'illustration du 12 mars dernier). © GERARD JULIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Fonctionnaires et cheminots vont se retrouver jeudi pour battre le pavé côte à côte avec des revendications communes "pour l'intérêt général" et des enjeux propres comme le gel des salaires pour les fonctionnaires et la réforme de la SNCF pour les cheminots.

Un trafic SNCF "très perturbé", des vols annulés, des écoles fermées : fonctionnaires et cheminots mèneront jeudi une première charge contre les projets de réforme du gouvernement, pour un service public de qualité et la défense de leur statut.

Grève commune mais revendications particulières. À ces enjeux communs s'ajoutent des revendications propres. Sept syndicats (sur neuf) de la fonction publique mobilisés (CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, FA-FP et CFE-CGC), premiers à appeler à cette journée de grève, réclament notamment une hausse de leur pouvoir d'achat. 

 

Les cheminots, qui ont choisi le même jour pour défiler, défendent eux l'avenir du rail. Leur "combat commun pour l'intérêt général" se traduira à Paris par des retrouvailles place de la Bastille, où convergeront deux cortèges : celui des cheminots, partant de gare de l'Est, et celui des fonctionnaires au départ de Bercy. 

180 manifestations en régions. En régions, les syndicats du secteur public prévoient environ 180 manifestations et rassemblements. Des cheminots grossiront les rangs. Pour défendre le "service public" ferroviaire, une douzaine de partis de gauche - d'EELV au NPA en passant par le PCF et La France insoumise - défileront aux côtés des cheminots. Mais aussi Florian Philippot (ex-FN).

Premier grand test social pour le gouvernement. Face à ce qui constitue un premier test social d'envergure, le gouvernement affiche sa "très grande détermination à poursuivre les transformations" de la France. "Notre préoccupation est de nous assurer que les fils du dialogue et de la concertation sont toujours là", a insisté le porte-parole Benjamin Griveaux, au sujet de la SNCF.

Quant aux fonctionnaires, des discussions sont prévues jusqu'à fin octobre, a rappelé le secrétaire d'État à la Fonction publique Olivier Dussopt, réitérant sa volonté d'être "à l'écoute" des syndicats et l'engagement du gouvernement envers un service public "de qualité".

La crainte d'une fonction publique "morcelée". Depuis la manifestation des fonctionnaires en octobre dernier, Édouard Philippe a dévoilé un projet de réforme qui prévoit un recours accru aux contractuels (agents non statutaires) et des plans de départs volontaires, ce qui fait craindre aux syndicats une fonction publique "morcelée" et "externalisée". Côté cheminots, la colère est vive face à la volonté du gouvernement de réformer la SNCF par ordonnances, en la transformant en société anonyme et en abandonnant le statut de cheminots à l'embauche.

De nombreuses perturbations à prévoir. Avant même la grève prévue entre début avril et fin juin, le trafic SNCF sera déjà "très perturbé" jeudi avec deux TGV sur cinq en circulation, un TER sur deux, un Transilien sur trois, un Intercité sur quatre, trois trains internationaux sur quatre.

 

De son côté, l'appel à la grève dans la fonction publique entraînera des perturbations dans le trafic aérien, avec 30% des vols annulés au départ et à l'arrivée des aéroports de Roissy, Orly et Beauvais. Les contrôleurs aériens réclament en outre plus d'effectifs.

Dans les écoles maternelles et primaires, un enseignant sur quatre sera en grève en moyenne, d'après le SNUipp-FSU (1er syndicat), avec de fortes disparités selon les départements (20% en Dordogne, près de 55% en Seine-Saint-Denis). Dans le second degré, les professeurs ne sont pas tenus de se déclarer à l'avance.