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Inès Zeghloul / Crédit photo : Nicolas TUCAT / AFP
Alors que des sénateurs sont en visite à Marseille pour mesurer l'ampleur du trafic de drogue, les forces de l'ordre, en première ligne, se sentent impuissantes. Au micro d'Europe 1, un policier témoigne de cette détresse, et du mal-être que cela provoque dans la profession.

Marseille, une narco-ville ? Depuis jeudi, un groupe de sénateurs est en déplacement dans la cité phocéenne, dans le cadre d'une commission d'enquête du Sénat pour mesurer l'ampleur du trafic de stupéfiants dans la deuxième ville de France. Ils doivent rencontrer des acteurs de la justice, des familles de victimes du trafic de drogue, et des membres des forces de l'ordre. Ces derniers expriment leur détresse depuis de nombreux mois. Europe 1 a recueilli le témoignage d'un policier qui, sous couvert d'anonymat, revient sur l'impuissance de toute la profession face aux trafiquants à Marseille.

"C'est compliqué de croire que les choses vont changer"

"La lutte contre les stupéfiants me semble insurmontable à l'heure actuelle. On peut dire qu'on essaye de vider la mer Méditerranée à la petite cuillère", regrette d'emblée le policier. "De toute façon, deux ou trois heures après, le trafic reprend et c'est d'autres qui prennent la place. C'est démoralisant, c'est démotivant, c'est sans fin. Vu l'étendue des trafics et autres, c'est compliqué à notre échelle de croire que les choses vont changer", souffle-t-il.

Du côté des forces de l'ordre, le mal-être est de plus en plus présent. Ce policier a notamment été témoin du suicide de l'un de ses collègues. Face à cette situation, il s'interroge sur la suite de sa carrière. "Si c'était à refaire, peut-être que je ne referais pas ça. Je m'engagerais peut-être dans une autre profession. J'ai encore la motivation pour être dehors en patrouille et sur le terrain. Mais après, pour combien de temps, je ne sais pas", redoute-t-il au micro d'Europe 1.