Les phénomènes de canicule sont de plus en plus récurrents en France. 1:17
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Yasmina Kattou, avec AFP / Crédit photo : Frederic Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La canicule est un phénomène de plus en plus récurrent, en partie dû au réchauffement climatique. D'après l'agence de santé publique, jusqu'à 35.000 personnes sont décédées depuis 2014 en été sous les effets de la chaleur. Les chercheurs ont utilisé des modélisations pour parvenir à ces estimations.

Depuis 2014, entre 30.000 et 35.000 personnes sont décédées l'été en France à cause des effets de la chaleur, a estimé ce vendredi 23 juin l'agence de santé publique, soulignant que cette mortalité ne concernait pas seulement les périodes de canicule. "Il est à noter qu'une part importante, soit un tiers, concerne des personnes de moins de 75 ans", souligne cette étude publiée par Santé publique France, l'une des premières à évaluer les liens entre chaleur et mortalité dans le pays lors des dernières années, dans un contexte marqué par les effets probables du réchauffement climatique.

La canicule de plus en plus présente

Les dernières années ont en effet été marquées par une augmentation du nombre de canicules, périodes de très forte chaleur, notamment en 2019 et 2022. S'il est impossible de faire systématiquement un lien entre chacune de ces vagues de chaleur et le réchauffement climatique, celui-ci contribue indéniablement à accroître leur fréquence. L'agence de santé publique avait déjà donné des chiffres témoignant d'une forte surmortalité pendant ces épisodes de canicule. Elle avait ainsi enregistré près de 3.000 décès excédentaires l'été dernier lors des trois canicules.

Mais son dernier travail va plus loin en évaluant la mortalité liée à l'ensemble des périodes de chaleur estivale et non plus seulement les pics intenses des canicules. En effet, "l'exposition de la population générale durant les jours chauds en dehors des canicules (...) est souvent perçue comme ne présentant pas d'enjeu pour la santé, alors qu'elle est également associée à un risque accru de décès", souligne l'étude.

Au final, l'agence estime qu'entre 29.612 et 34.975 décès sont attribuables entre 2014 et 2022 à la chaleur estivale, soit trois fois plus que les morts liées aux seules canicules. Pour parvenir à ces estimations, les chercheurs ont utilisé des modélisations, difficilement résumables. Celles-ci prennent non seulement en compte l'évolution des températures et celle de la mortalité, mais tentent aussi de distinguer le rôle de la chaleur d'autres facteurs comme notamment la pandémie de Covid-19.