Cambriolages : "On perd un sentiment de sécurité, cela porte atteinte à notre intégrité psychologique"

Au-delà de la perte matérielle, les victimes de cambriolage peuvent souffrir d'anxiété après le vol.
Au-delà de la perte matérielle, les victimes de cambriolage peuvent souffrir d'anxiété après le vol. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
  • Copié
Yasmina Kattou, édité par Marthe Ronteix
Alors que le nombre de cambriolages a augmenté de 50% en dix ans, on a sous-estimé l'impact psychologique. Une souffrance à prendre en compte.
ON DÉCRYPTE

Avec 249.000 cambriolages en 2017, le nombre de ces vols a augmenté de 50% en 10 ans, selon une étude de l'Observatoire de la Sécurité des Foyers (qui regroupe plusieurs assurances et spécialistes de la sécurité) publiée mercredi. Mais au-delà de la perte matérielle, l'impact psychologique peut être important.

>> De 5h à 7h, c’est "Debout les copains" avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

Des cambrioleurs de plus en plus efficaces

Quelque 683 cambriolages ont lieu chaque jour en moyenne, selon le ministère de l'Intérieur, soit un cambriolage toutes les deux minutes. Si les chiffres ont augmenté ces dix dernières années, les modes opératoires ont également évolué. Désormais, les voleurs pénètrent de plus en plus par les fenêtres, en escaladant. Et ils sont de plus en plus rapides. Un cambriolage dure entre quatre et six minutes, selon les experts. Et contrairement aux idées reçues, dans 70% des cas, les malfaiteurs opèrent en plein jour. Ils visent en priorité les bijoux,  faciles à transporter puis à revendre. 

"On perd un sentiment de sécurité"

Mais un vol n'est pas seulement une perte matérielle. Selon l'étude de l'Observatoire, 70% des victimes déclarent avoir eu des symptômes d'anxiété après un cambriolage. Pour pallier ces effets, la plupart des assurances proposent un accompagnement psychologique aux victimes car les syndromes post-traumatiques ne doivent pas être négligés, selon les spécialistes.

Un cambriolage est "souvent évoqué comme un viol", observe Arnaud Ferrari, psychologue pour un groupe d'assurance. "Et sur le plan psychologique, il y a effectivement quelque chose de cet ordre. On perd un sentiment de sécurité, cela porte atteinte à notre intégrité psychologique. Le fait de mettre des mots sur ce que l'on ressent permet de nous en distancier."

Protéger son logement contre les cambriolages

Pour éviter ce traumatisme, le plus simple reste encore de protéger son logement en fermant sa porte à clé et ses fenêtres accessibles la nuit. Pendant les vacances d'été, la police comme la gendarmerie proposent le dispositif "Tranquillité vacances". En cas d'absence prolongée et après en avoir fait la demande, des policiers et gendarmes font des rondes pour surveiller les domiciles signalés.