Calais : opération de police pour expulser des militants anti-frontières d'un immeuble occupé

Des policiers français bloquent l'accès à un bâtiment où des militants No Border ont déployé des banderoles pour réclamer un logement "digne" pour tous et la "liberté de circulation", à Calais.
Des policiers français bloquent l'accès à un bâtiment où des militants No Border ont déployé des banderoles pour réclamer un logement "digne" pour tous et la "liberté de circulation", à Calais. © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP
Une opération de police a eu lieu vendredi matin pour évacuer des militants anti-frontières dans un immeuble près du centre de Calais. Ils occupaient depuis plusieurs jours ce lieu. Ils réclamaient un meilleur traitement des migrants et la "liberté de circulation".

Le Raid est intervenu vendredi matin pour assurer l'évacuation d'un immeuble non loin du centre de Calais, occupé depuis plusieurs jours par des militants anti-frontières réclamant un meilleur traitement des migrants et la "liberté de circulation", a constaté un journaliste de l'AFP. Plus d'une dizaine de policiers ont été déposés lors de survols d'un hélicoptère de la gendarmerie sur le toit de cet immeuble social désaffecté et voué à la démolition.

En garde à vue pour violences sur personnes dépositaires de l'ordre public

L'opération s'est déroulée sans incidents, les occupants ayant "quitté les lieux", probablement alertés par le survol de l'hélicoptère, a précisé dans un point de presse le directeur départemental de la sécurité publique Benoît Desferet. Ils étaient alors "une vingtaine" selon la préfecture.

Une personne a été interpellée pour vérification d'identité, a indiqué M. Desferet, ajoutant que la police allait poursuivre ses contrôles "sur l'ensemble des individus qui pourraient être concernés au niveau du centre-ville".

Trois jeunes hommes et une jeune fille, dont un ressortissant belge, étaient aussi en garde à vue vendredi, interpellés jeudi soir pour violences sur personnes dépositaires de l'ordre public, a précisé le parquet de Boulogne-sur-Mer. Des "groupes d'individus" avaient alors "pris la police pour cible en jetant des projectiles", selon la préfecture.

Des manifestants encagoulés

Au début de l'opération, une quarantaine de manifestants, encagoulés et vêtus de noir, ont tenté de se regrouper au bas du bâtiment, vite dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes, selon le journaliste de l'AFP. La police est intervenue après une décision de justice ordonnant l'évacuation, sur une demande en référé du bailleur social Terre d'Opale Habitat auprès du tribunal de Boulogne-sur-Mer, a précisé la préfecture.

Une participante se désignant sous le nom d'emprunt de "Sam" a indiqué à l'AFP que l'occupation avait été lancée le 3 février par une quarantaine de militants "solidaires des exilés" pour protester contre le traitement des migrants sur le littoral du nord de la France et créer un "espace sûr" pour les accueillir.

Une zone gardée par les forces de l'ordre

Les centaines de candidats à l'exil vers le Royaume-Uni en transit à Calais sont régulièrement délogés de leurs campements de fortune par la police, les autorités souhaitant éviter toute pérennisation de leur installation. "Sam" a dénoncé une expulsion "illégale", affirmant qu'un huissier dépêché mardi avait refusé de prendre l'identité des occupants alors qu'ils avaient notamment "un contrat d'électricité et une assurance habitation".

La préfecture a pour sa part indiqué que l'immeuble était "occupé illégalement depuis le 7 février" par "des personnes de différentes nationalités: français, britanniques, italiens et néerlandais, se réclamant de la mouvance no-border".

La police interdisait depuis mardi l'accès de l'immeuble qualifié par la préfecture de "vétuste et particulièrement dangereux", empêchant le ravitaillement des occupants, tandis que l'électricité avait été coupée, selon une militante. "La zone restera gardée par les forces de l'ordre pour repousser toute tentative de réinstallation", a indiqué la préfecture.