Calais : de 800 à 1.000 migrants, selon la maire LR, contredite par le préfet

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Les migrants vivant à Calais seraient entre 800 et 1.000 selon la maire de la ville, entre 500 et 700 selon l'État et les associations © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
À l'occasion de l'anniversaire du démantèlement de la Jungle de Calais, la maire de la ville a déclaré qu'entre 800 et 1.000 migrants vivaient à Calais, un chiffre bien supérieur aux estimations de l'État et des associations qui en comptent entre 500 et 700.

La maire (Les Républicains) de Calais, Natacha Bouchart, a déclaré mardi avoir compté entre 800 et 1.000 migrants dans sa ville, chiffre nettement supérieur aux estimations de l'État qui en décompte de 500 à 600, et à celui des associations qui oscille entre 600 et 700.

Entre 800 et 1.000 migrants à Calais. Elle a en outre précisé que les migrants ne sont "pas si perdus" et "beaucoup moins dociles que lors des vingt années précédentes". "Nous avons encore sur notre territoire aujourd'hui entre 800 et 1.000 migrants, qui de façon anarchique ont donc décidé, avec surtout l'aide des associations que sur tel ou tel secteur de Calais, le droit était le leur et pas celui de la République", a affirmé Natacha Bouchart mardi lors d'une conférence de presse en mairie pour l'anniversaire du démantèlement de la "Jungle".

La pression migratoire a nettement diminué. En réaction, le préfet du département Fabien Sudry a relevé que "les comptages de la maire de Calais vont bien au-delà des estimations les plus optimistes des associations". "La pression migratoire a nettement diminué, puisqu'il y a un an, on recensait jusqu'à 8.000 migrants" dans cette zone, a-t-il déclaré.

Des migrants moins dociles. Selon Natacha Bouchart, "les populations migrantes ne sont pas si perdues, elles connaissent mieux Calais que vous [les journalistes], sont bien équipées avec notamment des smartphones, sont bien habillées et sont beaucoup moins dociles que lors des vingt années précédentes". "On leur a raconté qu'elles n'avaient que des droits et pas des devoirs. Elles boivent beaucoup, au litre, de la vodka, et provoquent plus de rixes", a clamé l'édile.

Des solutions de long terme à trouver. À l'inverse de cette opinion, un rapport d'experts des droits de l'Homme à l'ONU publié lundi a exhorté la France à "mettre en place des mesures de long terme afin de fournir de l'eau potable et des services d'assainissement aux migrants résidant à Calais".

"Il est préoccupant qu'environ 700 migrants à Calais et ses environs comptent temporairement sur dix toilettes portatives et dix robinets seulement", a affirmé l'ONU en référence au dispositif récemment installé par l'État. Vingt-huit douches ont également été mises en place au cours du mois écoulé, selon la préfecture.

Un classement en "zone frontière". La maire de Calais a pour sa part demandé le classement de la ville en "zone frontière" : "Calais restera toujours une zone frontalière. À partir de là elle doit être classée comme telle pour des réponses pénales adaptées". "On ne peut pas tolérer des personnes qui ne demandent rien à la France", a-t-elle dit à propos des migrants qui souhaitent gagner l'Angleterre, établissant une distinction avec ceux qui demandent l'asile dans l'Hexagone.