"Ça a démarré avec 5 grammes..." : un enseignant doublait son salaire en vendant de la cocaïne

Cet homme de 50 ans est jugé aux côtés de 15 autres co-prévenus soupçonnés d'avoir écoulé plusieurs kilos de cocaïne chaque semaine.
Cet homme de 50 ans est jugé aux côtés de 15 autres co-prévenus soupçonnés d'avoir écoulé plusieurs kilos de cocaïne chaque semaine. © JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
Europe1.fr avec AFP , modifié à
Un professeur, chargé d'une classe pour l'inclusion scolaire (Clis), dans un collège marseillais, a reconnu avoir écoulé 400 grammes de cocaïne par mois, alimentant une douzaine de revendeurs. 

"Ça a démarré avec 5 grammes, puis je suis passé à 10, 15, 20 grammes". Devant le tribunal correctionnel de Marseille, un professeur des écoles a expliqué mardi comment il s'était inséré en 2013 dans un vaste réseau d'approvisionnement en cocaïne de la région marseillaise.

Deux cailloux de cocaïne pure à 88%

Chargé d'une classe pour l'inclusion scolaire (Clis, devenue Ulis, unité localisée pour l'inclusion scolaire) dans un collège marseillais, cet homme de 50 ans est jugé aux côtés de 15 autres co-prévenus soupçonnés d'avoir écoulé plusieurs kilos de cocaïne chaque semaine. À son domicile, dans un appartement du centre-ville, les enquêteurs avaient découvert une balance de précision et deux cailloux de cocaïne pure à 88% d'un poids total de 350 grammes. "Cette drogue n'est pas passée par cinquante mains", a observé le président du tribunal Patrick Ardid. "Elle est dans l'état de pureté avec laquelle les trafiquants colombiens la livrent."

"J'ai été tenté par l'argent facile"

À l'origine consommateur de cocaïne - "je prenais quatre à cinq traits en fin de semaine dans un cadre festif" -, le professeur reconnait avoir écoulé 400 grammes de cocaïne par mois, alimentant une douzaine de revendeurs. Il a évoqué ses gains autour de 2.000 euros par mois, ce qui lui permettait de doubler ainsi son salaire de l'Éducation nationale. "J'ai été tenté par l'argent facile", a-t-il reconnu.

Voyages au Japon, à New York, en Thaïlande, l'enseignant vivait largement avec l'argent liquide de son trafic. Il avait mis en place un astucieux système de commandes : ses clients lui adressaient un SMS anodin suivi d'un certain nombre de points de suspension, chaque point représentant 5 grammes. À l'issue de son interrogatoire, le fonctionnaire a dit redouter un retour en prison. Le jugement est attendu mardi 25 juin.