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Budget : le gouvernement revient sur la suppression des 4.000 postes dans l'éducation nationale

Louise Sallé avec AFP . 3 min

Le gouvernement a décidé de revenir sur la suppression de 4.000 postes dans l'Éducation nationale, répondant ainsi à une demande de la gauche et des syndicats enseignants. La ministre Elisabeth Borne a annoncé, lors d'une interview au Parisien, la création de 2.000 postes d'AESH, tout en soulignant la nécessité de renforcer l'attractivité des métiers de l'enseignement.

Le gouvernement a annoncé mercredi qu'il revenait sur la suppression des 4.000 postes dans l'éducation nationale initialement prévus, affirmant "sanctuariser" le budget de l'école et accédant ainsi à une des demandes formulées par les socialistes dans les discussions visant à éviter une censure. "Je suis prêt à renoncer à cette proposition de suppression des 4.000 postes dans l'Éducation nationale", a affirmé le Premier ministre François Bayrou dans sa déclaration de politique générale devant le Sénat, en répondant au chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner.

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Lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale mardi, le Premier ministre n'avait pas abordé la question de ces suppressions de postes prévues initialement dans le budget 2025 concocté par Michel Barnier, un des éléments susceptibles de permettre un accord de non-censure avec le PS.

Dans une interview au Parisien publié mercredi soir, la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne, qui avait affirmé début janvier vouloir "se battre" pour maintenir les effectifs de l'éducation nationale, a confirmé que le gouvernement allait "revenir" sur cette suppression.  "Nous allons vers une stabilité des effectifs", a-t-elle déclaré. "Ce qui, dans le contexte de la baisse démographique, revient à augmenter le taux d'encadrement des élèves". 

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"Et dans le même temps, nous allons créer 2.000 postes d'AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) pour poursuivre la dynamique de l’école inclusive", a-t-elle promis. Elle a d'ailleurs assuré vouloir mettre "à l’agenda social" des discussions pour pouvoir proposer un "vrai parcours professionnel" à ces personnels. Invitée à chiffrer le coût de ces mesures, Elisabeth Borne a indiqué que revenir sur la suppression représentait "150 millions d’euros en année pleine". 

"Avec ces deux mesures, le budget de l’Éducation nationale est sanctuarisé, c’est un geste fort de la part du gouvernement pour l’école et nos enfants", a-t-elle dit. Mercredi, François Bayrou a toutefois averti qu'il y avait "un gros travail à faire sur l'attractivité" car "les postes que nous mettons au concours, nous n'arrivons pas à les remplir".

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"Minimum de confiance"

"Je sais (...) quelle est la faiblesse des salaires de l'Éducation nationale. Est-ce que nous pouvons redresser tout ça ? Je crois en tout cas que nous pouvons y travailler. Mais les enjeux budgétaires sont considérables", a-t-il ajouté. Le précédent gouvernement avait prévu la suppression de 4.000 postes d'enseignants dans son budget 2025, principalement dans les écoles maternelles et élémentaires, suscitant de vives réactions des syndicats enseignants et de la gauche.

"C'est une bonne nouvelle qui permet de sortir d'une logique purement comptable", s'est réjouie Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, jointe par l'AFP, en réaction aux propos de François Bayrou. "C'est le résultat de nos actions et interventions dans le débat public pour montrer l'état de l'école et les effets désastreux qu'auraient eu ces suppressions", estime-t-elle tout en reconnaissant qu'"il y a aussi certainement beaucoup de choses qui se sont jouées dans des tractations autour de la non-censure".

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Elle juge toutefois qu'il ne s'agirait que d'un "premier pas" : "dans le second degré, il faut plus de 10.000 emplois pour retrouver le taux d'encadrement de 2017" et pour que ces postes soient pourvus, il faut vite reprendre le dossier des salaires et des carrières", conclut Sophie Vénétitay. Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE-Unsa, pense pour sa part que le gouvernement se doit de renoncer aux suppressions de postes prévues par le précédent gouvernement, pour répondre aux besoins de l'école, mais aussi pour retrouver "un minimum de confiance et de crédit" parmi les personnels de l'Éducation nationale, car le climat est "aujourd'hui très tendu".

Sur un autre dossier sensible, celui des groupes de besoin en 4ᵉ et 3ᵉ, la ministre de l'Éducation a dit dans le Parisien attendre "une première évaluation fin mars, puis une plus complète en juin". "Nous allons continuer" cet "accompagnement en 4e et 3e avec plus de souplesse autour de la mise en place d’une heure de soutien en mathématiques et en français", a-t-elle indiqué. Elle a aussi promis une "concertation avec la communauté éducative" afin d'améliorer la formation des professeurs d'ici à la rentrée 2026.