Bonbonnes de gaz à Paris : quel est le profil des deux couples en garde à vue ?

Un deuxième couple a été interpellé à Châlette-sur-Loing, mercredi soir.
Un deuxième couple a été interpellé à Châlette-sur-Loing, mercredi soir. © AFP
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Margaux Lannuzel avec Guillaume Biet et AFP , modifié à
D'après les informations d'Europe 1, l'enquête se concentre sur les deux femmes interpellées depuis mardi. Elles sont les compagnes de deux frères, également mis en examen.

Quatre  jours après la découverte d'une berline contenant sept bouteilles de gaz - sans système de mise à feu - à Paris, l'enquête se poursuit et implique un nombre croissant de protagonistes. Depuis dimanche, six personnes ont été placées en garde à vue, entendues puis mises hors de cause. Deux jeunes femmes sont activement recherchées par la police. Enfin, quatre personnes sont toujours en garde à vue : il s'agit de deux frères, résidant dans le Loiret, et de leurs compagnes. A ce stade des investigations, ces deux femmes intéressent particulièrement les enquêteurs mais leur rôle éventuel dans l'affaire reste flou.

Deux jeunes parents. Le premier couple est en garde à vue depuis près de quarante-huit heures. Il s'agit d'un homme de 34 ans et d'une femme de 29 ans, parents de trois enfants âgés de trois à six ans. Connus des services de renseignement pour appartenir à la mouvance islamiste radicale, ils ont été arrêtés sur une aire de repos de l'autoroute A7, près d'Orange, mardi midi. Les enquêteurs les suspectent d'avoir abandonné la Peugeot 607 à proximité de la cathédrale Notre-Dame, très tôt dimanche matin, avant de fuir vers le sud de la France.

Interrogés par Europe 1, les voisins de ce couple décrivent des personnalités ordinaires et peinent à croire à sa radicalisation. "Elle sortait, elle conversait avec les mamans au parc", témoigne une riveraine à propos de la mère de famille. Pour l'un des frères de l'homme, c'est "parce qu'il porte la barbe qu'il a été arrêté, rien de plus". Il admet toutefois ne pas comprendre pourquoi le couple se trouvait à 600 km de chez lui avec ses enfants au moment de son interpellation, alors que la rentrée scolaire était déjà passée.  

Proches de deux sœurs en fuite ? Au-delà de sa radicalisation potentielle, ce couple est également soupçonné d'être en lien avec plusieurs autres personnes impliquées dans ce dossier, dont deux des filles du propriétaire de la voiture abandonnée. L'une d'entre elles, âgée de 19 ans, est fichée S pour avoir exprimé des velléités de départ en Syrie, selon les informations d'Europe 1. La deuxième aurait également été signalée aux services de renseignement pour sa radicalisation. Leur père, connu pour des faits anciens de prosélytisme, a, lui, été relâché à l'issue de sa garde à vue, mardi soir.

Le deuxième couple, âgé de 26 ans, a été interpellé mercredi soir dans la même région du Gâtinais, près de Montargis. "Avec lui, il n'y a jamais eu de souci, il partait au boulot, il revenait, point à la ligne", affirme un témoin de l'arrestation à propos de l'homme. "C'était quelqu'un de discret, de très aimable". Pour ce couple comme l'autre, l'enquête semble donc se concentrer davantage sur les deux femmes que sur les frères.

Des précédents dans la région. Le maire de Châlette-sur-Loing, ville de 12.000 habitants où a eu lieu la deuxième arrestation, a confié n'être qu'"à demi-surpris" par celle-ci, jeudi. "Il y a déjà eu des interpellations" dans la région, a-t-il indiqué, citant notamment "celle d'un couple, en avril 2015, à Saint-Maurice-sur-Fessard", dans le Loiret. Leurs deux enfants "étaient partis faire le djihad en Syrie", a-t-il précisé. Une information confirmée par le député-maire de Montargis, Jean-Pierre Door (LR) : la préfecture l'avait "déjà informé avoir recensé des personnes radicalisées dans le Gâtinais".

Avant d'évaluer le degré d'implication de chacun des suspects, l'enquête menée par la section antiterroriste de la brigade criminelle et la DGSI doit encore préciser si cette voiture, sans plaque d'immatriculation, faisait partie,ou non, d'un projet d'attentat.