Bizutage : le CHU de Toulouse transmet le dossier au procureur

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La direction du CHU de Toulouse a condamné mes faits et a ouvert une enquête interne. © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
250 élèves infirmiers ont subi un bizutage début septembre, poussant le CHU à ouvrir une enquête interne. 

Le CHU de Toulouse, où 250 élèves infirmiers avaient subi un bizutage début septembre, a annoncé mardi avoir transmis le dossier au procureur de la République à la suite d'une enquête interne. "Une enquête interne a été diligentée et a conduit le Directeur général à aviser le Procureur de la République", souligne la direction dans un communiqué.

Des événements "pas conformes aux valeurs hospitalières de l'établissement". "Les événements qui se sont déroulés le 5 septembre 2018, à l'occasion de l'accueil de la promotion des étudiants en soins infirmiers (...) ne sont pas conformes aux valeurs hospitalières de l'établissement", ajoute le CHU.

Au troisième jour de leur rentrée, les étudiants infirmiers de première année avait été soumis à un "bizutage de grande ampleur" alors qu'ils étaient réunis dans un amphithéâtre, selon un communiqué de la CGT du CHU Toulouse.

Attachés par deux avec du scotch, les étudiants avaient été ensuite aspergés à l'extérieur avec divers produits : "eau, oeufs, farine, ketchup, vinaigre, betadine, mousse à raser, ail, pâtée, copeaux de litière pour lapin, soupe de poisson...", avait détaillé une étudiante interrogée.

Certains étaient aussi obligés de porter des couches sur la tête, quand d'autres, surtout des filles, se voyaient écrire "bizut" sur la poitrine. Selon la CGT, des étudiants tentant de quitter le groupe avaient été empêchés de partir.

La ministre Frédérique Vidal a condamné ce bizutage. "Plusieurs étudiantes, dont certaines étaient mineures, ont mal vécu cette situation" qui a duré plus d'une heure, avait alors expliqué l'organisation syndicale, rappelant qu'une opération de bizutage semblable s'était aussi déroulée l'année précédente et que "rien n'avait été fait" par l'institution.

Dans un tweet, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait jugé "intolérable" ce genre de "pratique dégradante" et avait apporté tout son soutien à l'enquête interne ouverte par le CHU de Toulouse.

Selon le communiqué de mardi, le CHU de Toulouse affirme proposer un soutien psychologique aux étudiants et s'engage à mettre en place un "module pédagogique" obligatoire pour "changer durablement le regard qui est porté sur ces pratiques non-tolérables".  En parallèle de l'action judiciaire, le directeur "se réserve par ailleurs la possibilité d'ouvrir toutes les procédures disciplinaires qu'il jugera nécessaires", précise-t-il.