Bientôt un centre pour toxicomanes dans le 16e arrondissement de Paris

La ville de Paris est confrontée au problème des consommateurs de crack dans les arrondissements du nord-est. (Illustration)
La ville de Paris est confrontée au problème des consommateurs de crack dans les arrondissements du nord-est. (Illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
L'adjointe à la santé à la mairie de Paris, Anne Souyris, a indiqué mercredi qu'un centre de soins pour toxicomanes, dont des consommateurs de crack, doté de 35 lits, allait bientôt ouvrir dans le 16e arrondissement de la capitale. "Ce ne sera pas un espace de consommation", a tempéré l'adjointe de la maire PS Anne Hidalgo.

Un centre de soins pour toxicomanes, dont des consommateurs de crack, doté de 35 lits, va bientôt ouvrir dans le 16e arrondissement de Paris, a indiqué mercredi l'adjointe à la santé à la mairie de Paris. Alors que la Ville, confrontée au problème des consommateurs de crack dans les arrondissements du nord-est, cherche depuis des mois des lieux d'accueil, l'ouverture dans les prochains mois d'une "structure de stabilisation" dans l'ancien hôpital Chardon-Lagache est une "très bonne nouvelle", a indiqué Anne Souyris mercredi lors d'un point presse.

Un appel à projet de l'ARS

Selon l'élue écologiste, l'Assistance-Publique - Hôpitaux de Paris (APHP) a répondu à un appel à projet de l'Agence régionale de santé (ARS) pour 25 lits d'accueil médicalisés (LAM) et 10 lits halte soins santé (LHSS), deux types de structures dont l'implantation dans la capitale sera une première. Le fait que cette structure soit située dans un arrondissement très ancré à droite, loin des quartiers les plus touchés par les consommations de drogues dans la rue, participe à la "solidarité territoriale", estime Anne Souyris.

"Ce ne sera pas un espace de consommation", a insisté l'adjointe de la maire PS Anne Hidalgo selon laquelle les consommateurs pris en charge "auront déjà effectué un parcours de soins" et seront déjà "stabilisés". Les consommateurs de crack "ne viendront pas directement de Forceval à Chardon-Lagache", situé "loin de la scène de consommation", a-t-elle indiqué en référence au petit square du nord-est parisien (XIXe) que 150 à 200 consommateurs continuent de fréquenter depuis septembre, lorsqu'ils y avaient été déplacés par la préfecture de police pour soulager le quartier voisin des jardins d'Eole.

Un terrain d'entente difficile entre État et Ville

Ni l'ARS, ni l'AP-HP n'avaient répondu aux sollicitations de l'AFP mercredi soir. Alors qu'ils travaillent ensemble sur le plan crack, qui a mobilisé 25 millions d'euros depuis 2019, et que le gouvernement a prolongé l'expérimentation des salles de consommation à moindre risques (SCMR), devenues haltes soins addictions (HSA), État et Ville peinent à trouver un terrain d'entente sur ce dossier sensible.

Fin janvier, devant la "virulente opposition de la maire de Paris", la préfecture de police avait renoncé à déplacer les habitués de Forceval dans la friche de Bercy-Charenton (12e), dans le but affiché de soulager le XIXe arrondissement. En septembre, c'est la mairie qui avait renoncé à ouvrir une première structure d'accueil des consommateurs de crack rue Pelleport (20e) devant l'opposition immédiate des riverains et le veto du gouvernement.