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Jean-Sébastien Soldaini, édité par Manon Fossat
Les vélos-cargos, ces grosses bicyclettes électriques capables de transporter de lourdes caisses, pourraient s'imposer comme une alternative aux véhicules les plus polluants. Ce type de transport qui représente 85% de CO2 de moins qu'une fourgonnette et sert notamment aux artisans, livreurs ou aux plombiers, sera bientôt subventionné.

Au terme de semaines de débats passionnés, l'Assemblée nationale doit adopter ce mardi le projet de loi climat, vanté par la majorité comme un "marqueur du quinquennat" mais décrié par les écologistes pour ses "insuffisances" face à "l'urgence climatique". Un des objectifs du texte est notamment de créer des zones de faibles émissions dans les villes de plus de 150.000 habitants. Pour ça, les vélo-cargos pourraient s'imposer comme alternative aux véhicules les plus polluants. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, souhaite en effet les inclure dans le champ d'application de la prime à la conversion

En finir avec les vieilles camionnettes diesel

Il s'agit en effet d'éviter le recours à la bonne vieille camionnette diesel pour transporter des marchandises ou assurer des livraisons. Pour ça la première des incitations sera de financer chaque colis livré jusqu'à 2 euros. L'idée est aussi de pousser les artisans à en acheter, car ces vélos restent chers, soit environ 4.000 euros l'unité.

Et pour réduire l'investissement, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, veut justement développer un plan pour les inclure dans la liste des véhicules bénéficiaires de la prime à la conversion. "Lorsqu'un particulier ou une entreprise se sépare d'un vieux véhicule thermique, ils pourront être aidés pour l'achat d'un vélo électrique ou d'un vélo-cargo", explique-t-elle.

Créer des hubs pour les stocker

Si aucun indication sur le montant de la prime n'a encore été donnée, la Fédération des usagers de la bicyclette n'imagine pas moins de 2.500 euros pour compenser l'envoi d'un vieux fourgon à la casse. Mais développer le parc ne suffit pas, car le vélo-cargo ne fonctionne que pour les courtes distances. Les collectivités devront donc créer des hubs, des centres de stockage et de stationnement, pour que les artisans usagers n'aient pas à faire de trop longs trajets.

Mais même sur de petites courses, le gain est conséquent : un vélo cargo représente en effet 85% de CO2 en moins qu'une fourgonnette. L'idée n'est par ailleurs pas de lutter contre le réchauffement climatique, mais plutôt de rendre l'air des grandes villes plus respirable.