Bac 2015 : découvrez les corrigés des sujets d’histoire-géo en série L et ES

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Un professeur d’histoire-géo commente pour Europe 1 les sujets d’histoire-géo du Bac ES et L sur lesquels planchaient les candidats jeudi. 
LA FRANCE BOUGE

Après la philosophie, place à l’histoire-géo pour les candidats au baccalauréat. Les séries L et ES planchaient sur les mêmes sujets et ont écopé d’une majeure géographie. Omar Labed, professeur en histoire-géo en Terminale dans les Yvelines, commente pour Europe 1 les sujets donnés.

"L'Asie du Sud et de l'Est : les défis de la population et de la croissance"

"C’est un sujet classique, attendu", note Omar Labed qui ajoute qu’un "élève qui maîtrise bien son cours pouvait parfaitement s’en sortir".

• Les notions à aborder
Il fallait, selon le prof d’histoire-géo, mobiliser deux grandes familles de connaissance : la démographie avec les notions de peuplement, de population, de foyer de peuplement, de transition démographique et de vieillissement d’une part, et la famille de la croissance et de l’économie avec des notions comme la croissance économique, la demande intérieure, la croissance en vol d’oies sauvages (la théorie de la substitution), les pays ateliers... d’autre part.

• La construction du sujet
D’après Omar Labed, il fallait faire un "plan très simple". En première partie, le prof suggère d’aborder "cette aire continentale qui concentre la majeure partie de la population mondial". Plusieurs idées sont alors à développer : insister sur les deux principaux foyers de population en Asie (Asie du Sud avec l’Inde, le Bangladesh et le Pakistan et l’Asie du Sud-Est avec le littoral chinois et les pays de l’Asie du Sud-Est) puis parler des géants démographiques que sont l’Inde et la Chine pour finir par cette transition démographique qui est bien avancée avec une fécondité qui est en baisse dans ces pays.

Dans une deuxième partie, Omar Labed propose de l’intituler "l’aire continentale qui connaît la plus forte croissance économique du monde". Ici, plusieurs points sont à considérer avec tout d’abord "une croissance qui se fonde sur la demande extérieure en parlant des pays ateliers et de la théorie du vol d’oies sauvages". Puis, on peut parler des atouts de cette région avec cette main d’oeuvre abondante, qualifiée et bon marché. Enfin, il faut montrer que les choses évoluent avec une demande intérieure qui croit.

Dans une troisième et dernière partie, Omar Labed choisit "d’insister sur les défis qui concernent l’Asie du Sud et de l’Est". Le premier défi est bien sûr celui du vieillissement de la population notamment et surtout en Japon et en Corée du Sud. Le deuxième défi est celui de la pauvreté et le troisième ceux de l’environnement et du développement durable avec une région frappée par la pollution.

• Les pièges à éviter
 D’après Omar Ladeb, "le risque majeur de ce sujet, c’est de traiter cet espace comme un espace unique et de ne pas montrer les différences et les inégalités". Le second écueil serait aussi de montrer "que les choses ne changent pas, alors qu’au contraire, il faut insister sur les dynamiques". Enfin, il ne faut pas oublier dans l’introduction de bien délimiter le sujet et notamment les contours de l’Asie du Sud et de l’Est.

"En vous appuyant sur la cadre du produit mondialisé étudié dans l'année, vous présenterez la mondialisation en fonctionnement"

Si le thème du sujet était attendu, Omar Labed avoue avoir été un peu surpris par l’intitulé du sujet "qui risque de déstabiliser les élèves".

• Les notions à aborder
La plus compliqué des notions à développer est celle de NDIT (Nouvelle Division Internationale du Travail), d’après Omar Labed. Il faut aussi parler de la notion de révolution des transports, de conteneurisation, d’obsolescence programmée, de triade, de sous-traitance, d’altermondialisation et de mondialisation.

• La construction du sujet
Notre prof d’histoire-géo choisit de prendre l’Iphone, comme produit mondialisé même si l’on pouvait en prendre d’autres comme le café ou la poupée Barbie. Mais pour Omar Labed, "l’Iphone caractérise vraiment la mondialisation".

Dans une première partie, Omar Labed choisit de l’intituler "la pré-production, la production et la post-production". Pour lui, "il faut d’abord insister sur le design, la conception et montrer que ces taches à haute valeur ajoutée sont accomplies en Californie, dans un territoire très développé". "Dans une transition", poursuit le prof d’histoire-géo, "je montre que 90% des éléments de l’Iphone ne viennent pas des Etats-Unis et donc que la firme maximalise les avantages de la NDIT". Enfin, dans la post-production, c’est-à-dire le marketing indifférencié, il faut expliquer sur l’Iphone est essentiellement distribué dans les pays développés ou émergents.

Dans une deuxième partie, qu’Omar Labed nomme "les acteurs, les réseaux, les critiques", le prof d’histoire-géo commence par parler de la frime, de son histoire et de son fondateur, Steve Jobs. Puis, "il faut aborder la diffusion sélective du produit, en parlant des réseaux, des transports : Apple utilise dans un premier temps les avions cargos pour acheminer rapidement ces produits afin de créer le buzz puis l’entreprise a recours a des cargos conteneurs moins chers". C’est dans cette partie qu’il faut donc parler de la révolution des transports. Enfin, on peut conclure ce sujet par les critiques dont Apple fait l’objet. Ces critiques sont d'abord sociales puisqu'Apple est accusé de malmener ces sous-traitants. La marque à la pomme est aussi critiquée sur l'environnement qu'elle dégraderait selon plusieurs ONG. 

• Les pièges à éviter
Selon Omar Labed, "le principal piège du sujet consistait à aborder le produit, en racontant son histoire. Or, il fallait montrer qu’il fait partie de ces nombreux produits mondialisés qui reflètent les logiques inégales et sélectives de la mondialisation". Autre écueil : multiplier les exemples ou encore faire du hors-sujet en parlant de la mondialisation sans aborder le produit.