"Faire beaucoup de vélo, c'est aussi un état d'esprit à adopter". (Photo d'illustration) 1:27
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Justin Morin, édité par Maxime Dewilder
Avec la grève qui se poursuit, les Parisiens sont obligés de trouver des alternatives pour se déplacer. Pour la première fois dans la capitale, certains axes ont enregistré autant de passages de voitures que de vélos.
REPORTAGE

C'est une première ! Avec la grève contre la réforme des retraites, la mairie de Paris a enregistré des axes où il y a eu autant de passage de voitures que de passages de vélos. Ils sont même chaque jour plus nombreux depuis le début de la grève. C'est le cas notamment sur le boulevard Voltaire dans le 11ème arrondissement, qui relie la place de la République à la place de la Nation. Le 12 décembre, il y a eu, d'après la mairie de Paris, 10.750 vélos pour 10.906 voitures sur ce tronçon.

Entre le manque de transport et les bouchons, le vélo semble être une très bonne alternative pour éviter l'enfer des rames bondées ou des embouteillages interminables. Dans Paris en grève, les voitures klaxonnent quotidiennement pendant que les vélos passent à côté, silencieusement.

Entendu sur europe1 :
On est à la queue leu leu, il y a un petit côté 'Copenhague sur Seine', c'est très sympathique

"On a conscience d'avoir de la chance d'avoir un vélo dans ces jours de galère", confie Eric, cycliste. Depuis trois ans déjà, il enfourche son vélo blanc pour se déplacer. Dernièrement, il a constaté une hausse du trafic sur les pistes cyclables, jusqu'à deux fois plus de monde sur certains axes : "On est à la queue leu leu, il y a un petit côté 'Copenhague sur Seine', c'est très sympathique".

Pas de casque et de bande fluo pour les néophytes

Les néophytes sont facilement repérables. Ils ne portent que rarement le casque et n'ont pas de bande fluo. Jade, 15 ans, découvre un monde : "Ça fait trois jours que j'en fais et je commence à avoir un peu mal aux jambes !". De là à arrêter de pédaler après la grève ? "Non, on a pris un abonnement pour un an et c'est beaucoup plus cool que d'être dans le métro".

Il y a toutefois un code qui semble propre aux cyclistes : "Si vous vous arrêtez à un feu, il y a des chances que vous vous fassiez engueuler par les trois cyclistes qui sont derrière !". Anne-Catherine, 20 ans de vélo derrière elle, n'a pour sa part pas attendu l'arrivée des pistes cyclables pour pédaler à Paris : "Les nouveaux cyclistes ont des progrès à faire ! Ils sont stressés, fatigués donc ils ne font pas attention, ils écrasent les piétons, ne regardent pas à droite et à gauche ! Faire beaucoup de vélo, c'est aussi un état d'esprit à adopter et nous sommes ravis d'être de plus en plus nombreux, même si pour l'instant c'est un peu difficile".

Reste donc à ce que les nouveaux arrivants s'imprègnent de cet "état d'esprit" vélo. Il viendra, se rassure-t-elle, avec le temps.