Frédérique Préel, journaliste et auteur de Toi mon vivant poème, n'a pas tout de suite compris que son fils était atteint de troubles autistiques. 1:02
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C.O. , modifié à
Pour Frédérique Préel, journaliste et auteur d'un livre dans lequel elle raconte son quotidien de mère d'un garçon autiste, la France "est toujours en retard sur la prise en charge de ces enfants" même s'il y a des "progrès".
INTERVIEW

"On a les bonnes conclusions, mais on n'est pas encore à l'action". Dans Europe 1 bonjour, lundi matin, Frédérique Préel, journaliste et auteur de Toi mon vivant poème, un livre en forme de témoignage dans lequel elle raconte comment elle a découvert l'autisme de son fils Simon, elle s'est dite pleine d'espoir sur l'évolution de la prise en charge des enfants autistes dans les années à venir. Un plan autisme, qui doit viser à mieux diagnostiquer et accompagner les personnes atteintes de ce trouble neuro-développemental, est attendu début avril. C'est le quatrième plan de ce type. "On est toujours en retard. Mais je vois le verre à moitié plein. Si Simon était né il y a vingt ans, il ne serait sûrement pas en classe de 6ème aujourd'hui. Il y a quand même des progrès", explique-t-elle. 

La rigidité du système scolaire. Pourtant, Frédérique Préel reconnait que les difficultés sont encore nombreuses. Il n'est pas toujours évident de diagnostiquer ce trouble. Parents et enfants autistes se heurtent aussi à la rigidité du système scolaire. "Simon avait des compétences qui n'étaient pas celles attendues. A 4 ans, il savait lire, mais il ne savait pas faire un bonhomme ou participer à des jeux collectifs, du coup ils (les professeurs) ne voulaient pas le faire passer en CP", précise Frédérique Préel. "Je dis souvent que si l'on habitait sur une île déserte, il ne serait pas considéré comme handicapé. C'est la rigidité de l'école qui fait que l'on est obligé de passer par ce statut d'handicapé qui moi me choque."

"Il n'y a pas assez d'AVS". Aujourd'hui, pour la journaliste, "la priorité c'est d'accompagner les enfants à l'école". "Il n'y a pas assez d'auxiliaire de vie scolaire (AVS). Il n'y a que 20% des enfants autistes qui sont scolarisés", regrette-t-elle. "Il y a aussi les adultes autistes dont il faut parler. Il y a aussi un effort dans les entreprises à faire". Les "troubles du spectre de l'autisme" (TSA) atteignent "environ 1% de la population", soulignait la Cour des Comptes en janvier. Elle estimait à 700.000 le nombre de personnes concernées en France, dont 600.000 adultes.