Attaque de Villeurbanne : le suspect "incohérent", pas de saisine du parquet national antiterroriste

Le pronostic vital des blessés n'est plus engagé, dimanche, selon le parquet.
Le pronostic vital des blessés n'est plus engagé, dimanche, selon le parquet. © AFP
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avec AFP , modifié à
"L'expert psychiatre évoque un état psychotique envahissant", a déclaré le procureur de Lyon à propos du suspect de l'attaque qui a fait un mort et huit blessés samedi. 

Le suspect de l'attaque au couteau de samedi à Villeurbanne a tenu des propos "confus" aux enquêteurs, assurant notamment que des voix l'avaient conduit à perpétrer son geste qui a notamment coûté la vie à un jeune de 19 ans.
"En raison de la personnalité du mis en cause et en l'absence d'éléments permettant de rattacher directement son passage à l'acte à une entreprise terroriste", le Parquet national antiterroriste (PNAT) n'a pas été saisi à ce stade, a indiqué devant la presse le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet.

 

Pronostic vital plus engagé pour les blessés

Cet Afghan, âgé d'une trentaine d'années, a reconnu "partiellement les faits", mais a tenu des propos "incohérents et confus" pendant sa garde à vue, disant notamment "avoir entendu des voix insulter Dieu et lui donnant l'ordre de tuer", a-t-il précisé. Dépourvu d'antécédent judiciaire, le suspect, titulaire d'une carte de séjour temporaire valable jusqu'à janvier 2020 et se disant de confession musulmane, avait consommé une importante quantité de cannabis avant l'agression, a ajouté le procureur.

S'agissant du bilan, "lourd" insiste le procureur: le pronostic vital n'est plus engagé pour trois des blessés grièvement touchés même si deux d'entre eux sont toujours hospitalisées. Au total, un Savoyard de 19 ans a été tué et huit ont été blessés.

"Un état psychotique envahissant"

L'enquête se concentre désormais sur la personnalité du suspect et son parcours. Une perquisition menée samedi à son domicile - un centre d'hébergement pour réfugiés de Vaulx-en-Velin - n'a pas permis de faire "apparaître une quelconque radicalisation". Une première évaluation psychiatrique réalisée lors de la garde à vue a révélé "un état psychotique envahissant avec délires paranoïdes à thématiques multiples dont celles du mysticisme et de la religion", a encore détaillé le procureur.

Au long de son parcours, l'homme a été repéré sous "deux identités avec trois dates de naissance", indiquant qu'il aurait 33, 31 ou 27 ans. Il est entré une première fois en France en tant que mineur en 2009, puis de nouveau en juin 2016. Entre-temps, il a successivement été enregistré en Italie (2014), en Allemagne (2015) et en Norvège (2016).