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Antoine Bienvault (envoyé spécial à Arras) / Crédits photo : Denis Charlet / AFP
Deux jours après l'assassinat de Dominique Bernard, professeur de français au lycée d'Arras, tué par un homme fiché S, la tristesse laisse place à la colère pour les habitants de la ville. De nombreux Arrageois se demandent comment un individu connu des services de police pour sa radicalisation a pu passer à l'acte.

Des hommages seront rendus ce dimanche partout en France à Dominique Bernard, professeur de français assassiné dans son lycée d'Arras vendredi. La ville de 40.000 habitants est encore traumatisée. La tristesse a laissé place à la colère et les riverains se demandent comment un individu connu des services, fiché S, contrôlé la veille de son passage à l'acte a pu commettre cet attentat. Si Gérald Darmanin réfute toute faille du renseignement, les Arrageois qu'Europe 1 a rencontré sont sceptiques.

"On aurait dû l'emprisonner"

De l'émotion sur les visages mais surtout beaucoup d'incompréhension. À Arras, dans les rues de la ville, beaucoup d'habitants se demandent comment Mohammed Mogouchkov, fiché S, a pu se retrouver près d'un lycée sans surveillance. "Comment est-ce possible qu'on le laisse en liberté ? On l'enferme, on aurait dû l'emprisonner", regrette une habitante.

Pour Pierre, les services de renseignement qui surveillaient le terroriste sont en partie responsables de l'attentat de vendredi. "Je trouve ça totalement injuste que des fichés S se baladent comme ça dans la nature. Apparemment, il était bien surveillé mais il peut quand même rentrer avec un couteau dans un établissement scolaire. Je trouve ça inadmissible", s'insurge-t-il.

"Combien y a-t-il de cas comme ça en France ?"

De l'indignation aussi du côté de Maurice qui regrette un manque de fermeté à l'égard des individus connus pour leur radicalisation. "C'est vraiment lamentable de voir ça, c'est une honte. Il était archi connu, combien y a-t-il de cas comme ça en France ? Je ne comprends qu'on laisse vivre des gens comme ça en liberté", s'emporte Pierre. Une colère grandissante chez les Arrageois qui pour beaucoup confient à Europe 1 ne plus se sentir en sécurité dans leur ville.