La nappe phréatique devrait permettre aux 250 habitants du village de ne pas manquer d'eau cet été (illustration). 1:30
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Jean-Luc Boujon, édité par Ophélie Artaud , modifié à
À Beaumont, petit village de 250 habitants, une solution a été trouvée pour tenter de lutter contre la sécheresse estivale. Un réservoir de 600 mètres cube, rempli avec l'eau d'une source voisine et filtré à l'aide de sable ou d'une roche volcanique, devrait permettre aux habitants de ne pas manquer d'eau cet été.

À Beaumont, un petit village du sud de l'Ardèche de 250 habitants, une solution a été trouvée pour lutter contre la sécheresse estivale : construire une nappe phréatique artificielle. Ce système de réservoir d'eau potable enterré doit permettre d'éviter les coupures d'eau en été. Il s'agit d'un énorme trou de 600 mètres cube, enterré et tapissé d'une bâche. À l'intérieur est installé du sable ou de la pouzzolane, une roche volcanique filtrante, pour permettre de conserver la potabilité de l'eau, comme dans une nappe phréatique naturelle.

Dans quelques jours, ce réservoir sera rempli avec l'eau de la source voisine, dont le débit est en ce moment au maximum. De quoi tenir tout l'été.

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Crédits : Jean-Luc Boujon/Europe 1

Un réservoir de 600 mètres cube

"L'idée est de remplir le réservoir en mai ou juin, quand on a trop d'eau. Par exemple, en ce moment, la source qui nous alimente débite 120 mètres cube par jour, et on doit consommer la moitié sur la commune", explique Pascal Waldschmitt, ancien maire de Beaumont à l'origine du projet. "Donc on a de quoi remplir cette nappe au mois de juin. Et au mois d'août, on pourra envoyer dix à 15 mètres cube par jour, pendant dix à 15 jours. Car lorsque l'eau est stockée dans du sable ou de la pouzzolane, les bactéries ne se développent pas, voire meurent. Dans les civilisations antiques, ils avaient déjà découvert ça. Donc c'est très précieux."

Ce réservoir enterré est une première en France. La technique est en revanche très répandue à Madagascar, qui souffre depuis longtemps de pénurie d'eau. "On en a déjà installé 80 à Madagascar, mais aussi pour l'ONU et pour Action contre la faim. Et ça marche", souligne Thierry Labrosse, son inventeur. Il est persuadé que le changement climatique ainsi que son coût réduit vont booster le développement de la nappe phréatique artificielle dans les prochaines années.