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Ugo Pascolo
Au micro d'Europe 1, la thérapeute Anne-Laure Buffet explique pourquoi les ruptures nous font peur et comment faire en sorte que ces passages difficiles se transforment en points positifs. Car le vide qu'elles laissent sont autant d'occasions de se construire. 
INTERVIEW

Du doudou au déménagement en passant par la séparation amoureuse, notre vie est parsemée de ruptures physiques, sentimentales ou symboliques. Des caps plus ou moins difficiles à passer qui, s'ils peuvent se révéler bénéfiques sur le long terme, font le plus souvent peur. Invitée de "Sans Rendez-vous" ce lundi, la thérapeute et auteure de Ces séparations qui nous font grandir, Anne-Laure Buffet, explique pourquoi nous avons tant de mal à nous séparer de certaines personnes, mais aussi parfois d'objets. 

Laisser "une part de nous-même"

Qu'il s'agisse d'une amitié ou d'une histoire d'amour, lorsqu'une relation prend fin on "laisse une part de nous" à cet(te) ami(e) ou à cet(te) amant(e), avance la spécialiste au micro d'Europe 1. Un moment d'autant plus délicat "qu'on n'est jamais prêt à se séparer, alors qu'on sait rationnellement que cela peut arriver". Mais qu'il s'agisse de quitter une personne ou un lieu, comme le domicile parental, "on sait qu'on ne retrouvera plus jamais cette situation, ça représente la fin d'une époque. Et je crois que l'idée de la fin est terrorisante pour de nombreuses personnes."

Se confronter au "vide"

D'autant que si on peut "être aidé, accompagné, la seule personne à pouvoir vraiment franchir cette étape, c'est nous-même. Et au moment où cela se produit, nous ne sommes pas forcément apte ou prêt à affronter le vide" d'une rupture. Mais cette situation peut aussi être l'occasion d'en apprendre plus sur soi, avance Anne-Laure Buffet. "C'est la possibilité de grandir en se disant que c'est à moi de remplir [le vide], il faut pour cela se questionner sur ce qui se trouve en moi, les ressources que je peux développer, les rêves d'enfance encore inexplorés..." Autant d'éléments qui permettent de se (re)construire et d'être plus fort(e) seul(e). 

Des objets comme des symboles d'une tranche de vie

Mais se séparer de veilles affaires peut aussi se révéler douloureux. Qu'il s'agisse d'une guitare pleine de poussière qui traîne dans un placard, une console de jeux que l'on allume plus par manque de temps ou même d'une voiture hors d'âge, ce sont autant de symboles qui sont "la concrétisation d'une période importante de votre vie", détaille la thérapeute. "La première séparation qui peut être futile pour un enfant, c'est le doudou. Pourtant on voit que certains sont dans des états pitoyables et on peut s’étonner de leur attachement, mais c'est très difficile de s'en défaire."