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Charles Luylier (correspondant en Occitanie) / Crédit photo : PATRICK BATARD / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Réclamer les aides promises par Gabriel Attal et protester contre les contrôles jugés abusifs dans les exploitations, c’est le but de la "ligne rouge", une frontière tracée par les agriculteurs à l'entrée de leur ferme, une nouvelle manière de manifester. Plus d'un mois après les annonces du gouvernement, ils restent étouffer par l'administratif et parfois de lourdes dettes.
REPORTAGE

Va-t-on vers un acte II des manifestations agricoles ? Le syndicat des Jeunes Agriculteurs a lancé un appel à la mobilisation ce lundi 18 mars, devant les locaux de l'Agence des services et des paiements. Venus de toute l'Occitanie, les agriculteurs comptent réclamer les aides promises par Gabriel Attal il y a un mois et protester contre les contrôles des exploitations pour afficher leur colère. Ils comptent aussi tracer des lignes rouges devant leur ferme.

"Ça n'arrête pas du printemps à l'hiver"

Dans plusieurs villages de Haute-Garonne, les panneaux sont toujours retournés. Mais la nouveauté ici, ce sont ces lignes rouges qui fleurissent devant les exploitations. "Cette ligne rouge est là juste pour dire que les exploitations, c'est chez nous", explique Nicolas, céréalier. L'exploitant se dit harcelé par les agents en tout genre. Cette ligne tracée à la bombe est donc présente pour leur dire qu'ils ne sont plus les bienvenus.

"Il y a le département, l'inspection du travail et puis les agents de l'État. Quand ils viennent, c'est un peu comme les gendarmes pour nous donc ça n'arrête pas du printemps à l'hiver", déplore-t-il. "Tous ces gens qui ne veulent rien comprendre à rien, qui sont dans leur monde… Toutes ces contraintes, ces taxes, taxes sur l'eau, ça n'arrête pas !", s'agace Éric, un vigneron voisin.

Des taxes et des contrôles qui selon Éric, sont directement responsables de ses dettes. Sa ligne rouge est donc là pour alerter sur ses problèmes de trésorerie. "Et les dettes, c'est 150.000 euros… Je ne me suiciderai pas, ça je me le suis promis", confie-t-il, un sanglot dans la voix. Une détresse qui va bien au-delà d'une simple ligne tracée sur le sol. Si les promesses gouvernementales ne se traduisent pas concrètement, ses agriculteurs envisagent à nouveau de passer à la vitesse supérieure.