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Stéphane Burgatt / Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les agressions sexuelles se sont multipliées ces dernières années dans les transports en commun parisien. Pour aider les femmes à rentrer en toute sécurité, les bus de la capitale pourront déposer les usagers où ils le souhaitent sur le trajet. Un dispositif qui existe déjà depuis 2021 à Marseille.

Caresses, mains aux fesses, attouchements... Les agressions sexuelles sont un des fléaux des transports en commun, notamment à Paris. Une note de la police en révèle l'ampleur : 57.000 plaintes ont été enregistrées en 2020 en région parisienne, soit 2,5 fois plus qu'il y a 10 ans. Pour aider les femmes à rentrer chez elles en toute sécurité, les arrêts à la demande seront généralisés à compter de ce vendredi dans les lignes de bus de nuit dans Paris. Un dispositif déjà expérimenté en grande couronne et qui existe à Marseille pour les bus de nuit de la RTM depuis décembre 2021.

"Je ne suis pas rassurée de marcher toute seule"

"Si je demande, il s'arrête directement pour que je descende, il n'y a aucun problème", explique rassurée Mounia, garde-malade marseillaise qui termine sa journée souvent tard dans la nuit. "C'est une bonne idée, dans la nuit on ne peut pas marcher, ce n'est plus comme avant quand on est une femme. Je rentre du travail à trois heures du matin, je ne suis pas rassurée de marcher toute seule."

Le dispositif est prévu seulement pour les bus de nuit. Mais même en journée certains chauffeurs, comme Jo, le proposent discrètement quand la situation l’exige. "On sent parfois qu'il y a du harcèlement envers des femmes. Donc on jette un œil, on voit comment ça se passe et en fonction, on va appeler la jeune femme, on va la faire venir vers nous", détaille le conducteur. "C'est quand même bien pour elles si on peut les laisser plus près de leur domicile, c'est plus rassurant que quand on les laisse à plusieurs centaines de mètres."

Un dispositif encore trop peu connu

Seul bémol, selon Karim, chauffeur de bus sur ces lignes de nuit : le dispositif n’est pas assez connu. "Actuellement, c'est demandé rarement, mais je pense que c'est parce que les gens ne savent pas. C'est assez étonnant de demander à un chauffeur de bus 'est-ce que vous pouvez me faire descendre là ?', puisque ça a toujours été interdit", reconnaît Karim. Selon la Régie des transports Marseillais, seule une petite dizaine de passagers en feraient la demande chaque nuit.