En 2020, 156 plaintes ont été déposées chaque jour pour des attouchements sexuels dans les transports parisiens. 1:56
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Thibaud Hue / Crédit photo : LAURE BOYER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Des chiffres rapportés par le journal "Le Parisien" font état de 156 plaintes déposées chaque jour pour des cas d'attouchements sexuels dans les transports parisiens, principalement dans la partie du nord du réseau et aux heures de fortes affluences. Europe 1 a rencontré des femmes quotidiennement confrontées à ces situations.

C'est un fléau qui prend de l'ampleur en Île-de-France. Selon les chiffres dévoilés par Le Parisien, en 2020, 156 plaintes ont été déposées quotidiennement pour des faits d'attouchements sexuels dans les transports parisiens, principalement aux heures de pointe dans la partie nord du réseau. Europe 1 a notamment rencontré Ouda, une Francilienne de 27 ans, pour qui le métro est devenu une épreuve. Elle-même a été victime de ces agissements. 

"Ce sont soit des personnes qui se collent à vous, soit des personnes qui font semblant de ne pas tenir droit, car le métro freine, donc ils font semblant de tomber sur vous avec la petite main baladeuse. On a beau leur dire 'lâche-moi !', ils insistent", témoigne cette usagère. 

"Il y a plus de regards dans certains quartiers que d'autres"

Étudiante à la fac, Clémence est également confrontée chaque jour à ces violences. Pour esquiver les frotteurs, elle a tenté, à contrecœur, de trouver des solutions. "Personnellement, je ne sors plus sans être le ventre nu ou avec un décolleté. On se protège comme on peut, on met une chemise au-dessus de nous, on se couvre, on met un pull, on sort en groupe. Et puis avec l'âge, on commence à comprendre donc moi, j'y vais, je leur dis quelque chose".

Pour Anaïs, le choix fut plus radical. Sa décision est prise : elle ne prendra plus le métro. "Moi, ça me dérange moins de rentrer tard le soir à vélo que prendre le métro. Si je suis en groupe, je n'hésiterai pas à prendre un Uber. Cela dépend aussi des milieux où l'on va, des quartiers où l'on se rend. Il y a plus de regards dans certains quartiers que d'autres. Donc il faut savoir où l'on met les pieds". Anaïs espère qu'une prise de conscience sur le sujet permettra, à terme, de diminuer le nombre d'agressions sexuelles dans les transports.