Agressée par des "gilets jaunes", elle témoigne : "un homme alcoolisé m'a insultée et a levé la main sur moi"

© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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Jean-Luc Boujon, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Nathalie est une conductrice qui a été agressée samedi soir à hauteur du barrage des "gilets jaunes" de Pont-en-Beauvoisin, là où, quelques heures plus tôt, une jeune retraitée avait trouvé la mort, en manifestant.  
TÉMOIGNAGE

"Je pense que là, ça dégénère un peu trop". Dans la voix de Nathalie, on sent encore l'émotion après son agression. Samedi soir, la conductrice arrive à hauteur du barrage des "gilets jaunes" du petit village de Pont-en-Beauvoisin, avec sa fille, là où, quelques heures auparavant, Chantal, une retraitée de 63 ans, avait trouvé la mort après qu'une autre conductrice ait paniqué. 

"Insultée de connasse". "Je suis arrivée à hauteur du barrage et ils [les gilets jaunes, ndlr] se sont tous mis en travers", témoigne Nathalie au micro d'Europe 1. "J'ai donc freiné et du coup, je me suis décalé sur le passage piéton. A ce moment-là, une femme s'est mise devant ma voiture pour que je m'arrête. Et un "gilet jaune", un homme alcoolisé, est arrivé et a commencé a tapé sur le capot de ma voiture, à m'insulter de connasse, et il a levé la main sur moi", raconte-t-elle.

Ce n'est plus du tout les 'gilets jaunes' qui sont là pour faire du bien, mais pour emmerder le monde !

"Un autre homme m'a pris en photo, et a pris ma plaque d'immatriculation pour les mettre sur les réseaux sociaux, et dire que j'agressais les 'gilets jaunes'", avance-t-elle. "Ma fille est dans un état catastrophique".

"Il y a déjà eu un mort aujourd'hui, ce n'est plus du tout les 'gilets jaunes' qui sont là pour faire du bien, mais pour emmerder le monde !", lance-t-elle. "A la base, j'avais de la sympathie pour le mouvement, mais maintenant plus du tout". 

"Je comprends l'accident". L'incident dont a été victime Nathalie et sa fille s'est déroulé sur le même barrage où a été recensé le seul décès dans les rangs des "gilets jaunes" lors de la journée de manifestation. Ce qui n'étonne pas Nathalie : "Je comprends l'accident parce qu'on a tapé sur ma voiture. Ce sont les mêmes 'gilets jaunes' que ce matin [lors de l'accident qui a entraîné la mort de la jeune retraitée, ndlr]. Ils ont fait exactement ce qu'ils ont dû faire à la dame : se mettre en plein milieu du passage piéton pour ne pas qu'on passe", analyse-t-elle.

"Je comprends tout à fait que l'on puisse paniquer, surtout qu'elle [la conductrice qui a renversé la 'gilet jaune', ndlr] avait une enfant en bas âge. La mienne a 15 ans et elle panique déjà", conclut-elle.