Agente de sûreté RATP : «Être une femme dans ce service, ça temporise certaines situations»

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Eloïse Bertil
TEMOIGNAGE - A 28 ans, Vanessa fait partie des 5% de femmes qui sont membres du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR) de la RATP. A quoi ressemble son quotidien au travail ? Dans le podcast "Dans les yeux d'Olivier", Vanessa raconte.
PODCAST

Depuis six ans, Vanessa travaille au GPSR, le Groupe de protection et de sécurisation des réseaux de la RATP. Elle parle de son expérience dans ce secteur encore très masculin dans le podcast "Dans les yeux d'Olivier". 

Depuis quelques années, le secteur des transports cherche à renforcer la mixité au sein de ses équipes. Vanessa a sauté sur l'occasion :  "Je voulais un changement et j'ai vu que le GPSR recherchait des femmes", explique-t-elle au micro d'Olivier Delacroix. Les membres du GPSR sont chargés de protéger et d'assister les voyageurs et personnels de l’entreprise sur l’ensemble du réseau des bus, du métro, du RER et des tramways en région parisienne. Passionnée de sport, Vanessa a tout de suite été attirée par cette opportunité.

Avant d'intégrer le GPSR, la jeune femme travaillait dans la police nationale. "J'ai dû passer des tests, je me suis préparée en une semaine. Je courais un peu, mais je n'étais pas du tout prête pour ce qui m'attendait derrière", confie-t-elle. En effet, pour intégrer le GPSR, les candidats doivent passer des épreuves sportives :  traction, 100 mètres, lancer de poids et 3000 mètres.

Mais comme le raconte Vanessa dans le podcast "Dans les yeux d'Olivier", la préparation physique ne s'arrête pas là. Tous les jours, avant de prendre son service, la jeune femme fait une heure d'entraînement en salle. Seule femme dans une équipe de huit, elle affirme : "Quand on est une femme dans un monde d'hommes, on doit montrer qu'on tient la route."

Vanessa est ensuite de service de 19 heures à 2 heures du matin. Equipée d'un gilet pare-balles, d'une bombe lacrymogène, d'une paire de menottes et d'une arme de service à utiliser en cas de légitime défense, elle intervient sur les réseaux dans toutes sortes de situation. Une altercation entre un chauffeur de bus et un conducteur automobile, un toxicomane qui importune les passagers d'un métro, les voyageurs sans titre de transport... "Une fois, on est même intervenu avec un collègue sur un homicide. Les personnes décédées, ce n'est normalement pas de notre ressort, mais quand les gens voient les uniformes bleus, ils nous appellent", raconte-t-elle. 

Dans son équipe, Vanessa est connue pour son calme en toutes circonstances. Ses collègues  admirent sa capacité à rester zen face aux insultes courantes : "On ne la protège pas plus que nos camarades masculins. Elle a une grosse maîtrise d'elle-même, et c'est assez impressionnant de voir une personne qui ne se fâche pas face à quelqu'un qui monte dans les tours."

Comme tout travailleur de nuit, Vanessa sacrifie une part de sa vie sociale pour son métier. "J'ai l'impression de vivre en décalage.Quand il y a des anniversaires, des repas avec les amis ou la famille, il faut que je permute ou que je pose des jours", explique-t-elle à Olivier Delacroix. Elle a tout de même la chance d'avoir une colocataire qui attend son retour le soir, et à qui elle peut raconter sa journée de travail en rentrant. Interrogée dans le podcast "Dans les yeux d'Olivier", celle-ci reconnaît : "C’est un métier où on est quand même exposé au danger, donc au début, je m'inquiétais. Je sais que ce n'est pas facile, car c'est un métier où on doit se faire quand même respecter."

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