Coup de théâtre dans l'affaire Vincent Lambert : la justice ordonne la reprise des traitements

Vincent Lambert est dans un état végétatif depuis 2008.
Vincent Lambert est dans un état végétatif depuis 2008. © AFP/COURTESY OF THE LAMBERT FAMILY
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avec AFP , modifié à
La justice a ordonné la reprise des traitements visant à le maintenir en vie, alors que les soins avaient été arrêtés lundi. La mère de Vincent Lambert a salué "une très grande victoire". 

Nouveau coup de théâtre dans l'affaire Vincent Lambert. La cour d'appel de Paris, saisie par les parents de ce patient en état végétatif, a ordonné lundi soir le rétablissement des traitements visant à le maintenir en vie, interrompus depuis lundi matin, jusqu'à ce qu'un comité de l'ONU se prononce sur le fond de son dossier. La cour "ordonne à l'État français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l'alimentation et l'hydratation" de Vincent Lambert, selon la décision.

"Une très grande victoire" pour la mère, "du sadisme pur" pour le neveu 

La mère de Vincent Lambert a salué cette décision, estimant qu'il s'agit d'une "très grande victoire". "On était en train d'éliminer Vincent ! C'est une très grande victoire ! Ils vont le réalimenter et lui redonner à boire. Pour une fois, je suis fière de la justice", a ajouté Viviane Lambert. Son neveu François a, au contraire, dénoncé "du sadisme pur". 

Les parents de Vincent Lambert, fervents catholiques, sont engagés depuis six ans dans une bataille juridique pour que leur fils soit considéré comme handicapé et maintenu en vie, tandis que son épouse, son neveu François et cinq de ses frères et sœurs veulent mettre fin à ce qu'ils considèrent comme un "acharnement thérapeutique". Le patient, ancien infirmier, n'a pas laissé de directives anticipées mais son épouse et son neveu affirment qu'il avait pris position contre tout acharnement thérapeutique.

Une énième bataille judiciaire 

Le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH), comité de l'ONU, avait demandé à la France de surseoir à l'arrêt des traitements dans l'attente d'un examen du dossier sur le fond. Vendredi, en première instance, le tribunal de Paris s'était déclaré incompétent pour faire appliquer cette demande.

Alors que la France martelait que la suspension de l'arrêt des traitements préconisée par le CDPH "est dépourvue de caractère contraignant", la cour d'appel a jugé qu'"indépendamment du caractère obligatoire ou contraignant de la mesure de suspension demandée par le Comité, l'État français s'est engagé à respecter ce pacte international". L'interruption des traitements qui visaient à maintenir en vie Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, avait débuté lundi matin.