Quatre policiers ont été mis en examen. Photo d'illustration. 1:12
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Guillaume Biet, édité par Antoine Terrel
Alors que quatre policiers ont été mis en examen dans le cadre de l'enquête autour du tabassage du producteur Michel Zecler, deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire. Au micro d'Europe 1, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance, fustige cette décision, et estime que la justice a cédé à la pression médiatique et politique.  

Pour le syndicat Alliance, la décision ne passe pas. Dans le cadre de l'enquête autour du tabassage du producteur noir Michel Zecler, les quatre policiers mis en cause ont été mis en examen et deux d'entre eux écroués. Cette détention provisoire avait été requise par le parquet "en considération du trouble exceptionnel et persistant, de la gravité de l'infraction, de l'importance du préjudice causé, et pour éviter tout risque de concertation entre les auteurs". Mais Fabien Vanhemelryck, le secrétaire général du syndicat, dénonce un choix "tout simplement scandaleux". 

"On peut se demander si la justice est vraiment indépendante ou pas", cingle le syndicaliste, selon qui la justice "a subi la pression médiatique et surtout politique". Et de marteler : "Ce n'est pas normal." Selon Fabien Vanhemelryck, la détention provisoire est d'autant plus injustifiée que les policiers mis en cause "n'ont jamais eu de souci avec la justice. C'étaient des fonctionnaires avec d'excellents états de service". 

"Les collègues sont écœurés"

"On les met en détention alors qu'ils n'allaient pas se sauver, pas créer de trouble à l'ordre public, pas faire pression sur les témoins", poursuit-il. "Il n'y avait aucune nécessité de les mettre en détention."

Et à l'en croire, cette décision du juge d'instruction a heurté l'ensemble de la profession. "Dans les commissariats, les collègues sont écœurés", assure Fabien Vanhemelryck. "Tous les jours, ils constatent eux-mêmes qu'ils interpellent des voyous qui sont sans arrêt laissés libres. Et finalement, nos deux collègues, qui ont assumé certaines fautes, se retrouvent en détention alors qu'ils ne devraient jamais l'être."