Affaire Grégory : enquête ouverte après des courriers "menaçants" adressés à Murielle Bolle

Les lettres ont été envoyées au moment de la diffusion par Netflix d'une série sur l'affaire.
Les lettres ont été envoyées au moment de la diffusion par Netflix d'une série sur l'affaire. © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP , modifié à
Une enquête a été ouverte après une plainte de Murielle Bolle pour des "courriers menaçants" reçus fin 2019. Sur l'un d'eux, il était dessiné un réveil et écrit 'Tic Tac' à plusieurs reprises. 

Une enquête a été ouverte après une plainte de Murielle Bolle, au cœur de l'enquête sur la mort de Grégory Villemin en 1984, pour des "courriers menaçants" reçus fin 2019 au moment de la diffusion par Netflix d'une série sur l'affaire, a indiqué mardi le parquet d'Epinal.

Une plainte déposée après avoir reçu quatre courriers "menaçants"

Murielle Bolle, 50 ans, qui vit toujours dans les Vosges, a déposé une plainte à la gendarmerie de Bruyères le 21 décembre après avoir reçu "quatre courriers" comportant "notamment des propos menaçants", détaille dans un communiqué le procureur, Nicolas Heitz. "Il était également dessiné dans une des deux lettres un réveil et écrit sur deux d'entre elles 'Tic Tac' à plusieurs reprises", précise-t-il. Ces courriers ont été "adressés à son attention et postés au domicile de son ex-conjoint, entre le 30 novembre et le 9 décembre 2019", ajoute le procureur qui a ouvert "une enquête préliminaire du chef de menaces de délits contre les personnes". Les investigations ont été confiées à la gendarmerie de Saint-Dié-des-Vosges.

 

Murielle Bolle "fait face, mais elle s'inquiète"

"Tant qu'on va continuer à la harceler en reprenant les accusations dont l'enquête n'a pas démontré la pertinence, on sera dans cette situation", a dénoncé son avocat, Jean-Paul Teissonnière, en faisant référence à la diffusion fin 2019 d'une série documentaire sur Netflix et l'annonce récente par TF1 d'une adaptation en fiction de la mort du garçonnet. "C'est une combattante, quelqu'un de courageux donc elle fait face, mais elle s'inquiète", a souligné Me Teissonnière.

L'avocat a aussi pointé "le discours des Villemin qui, sous l'apparence de calmer les choses par rapport à Murielle Bolle, ne fait qu'attiser de vieux foyers". Grégory Villemin, 4 ans, avait été retrouvé pieds et poings liés le 16 octobre 1984, dans la Vologne. Alors âgée de 15 ans, Murielle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé le petit garçon, lors d'une garde à vue à la gendarmerie, puis devant le juge d'instruction, Jean-Michel Lambert, avant de se rétracter.

La justice a annulé la semaine dernière la garde à vue de l'adolescente, ainsi que quelques pièces du dossier, mais pas des déclarations faites auparavant aux gendarmes ni son interrogatoire ultérieur devant le juge Lambert. Murielle Bolle ainsi que le grand-oncle et la grande-tante de Grégory, les époux Jacob, soupçonnés d'avoir commis un "acte collectif", avaient été mis en examen en juin 2017. Les poursuites avaient été annulées en mai 2018 pour des questions de procédure.