Affaire Fiona : sept ans après le drame, le quatrième procès de Cécile Bourgeon s'ouvre

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Jean-Luc Boujon, édité par Antoine Terrel

La mère de la petite Fiona, jugée avec son ex-compagnon pour la mort de la fillette en 2013, est jugée à partir de mardi devant les Assises du Rhône, à Lyon. Après avoir purgé une peine de 5 ans, elle s'est installée à Perpignan et a eu un nouvel enfant, immédiatement placé. 

Cette nouvelle séquence judiciaire permettra-t-elle de faire enfin toute la lumière sur la mort de la petite Fiona ? Mardi, le quatrième procès de Cécile Bourgeon et de son ex-compagnon Berkane Makhlouf, jugés pour la mort en mai 2013 de la fillette, débute à Lyon, plus de sept ans après le drame. Ce nouveau procès en appel se tient devant les Assises du Rhône, après avoir été reporté en janvier en raison de la grossesse de Cécile Bourgeon, puis en mai pour cause de crise sanitaire. Cette fois, Cécile Bourgeon comparaitra libre. 

Cela fait en effet un an et demi que la maman de la petite Fiona a quitté la prison de Lyon-Corbas, après avoir purgé sa peine de 5 ans, infligée en première instance. Depuis, la jeune femme est partie vivre à Perpignan, près de sa mère. Elle s'est mariée et a eu un nouvel enfant en février dernier, une petite fille. L'enfant a été immédiatement placé. Cette vie "comme si de rien était" exaspère au plus haut point, Nicolas Chafoulais, son ancien compagnon et père biologique de Fiona.

La colère du père de Fiona

"Pour elle, il n'y a aucun problème. Tout va bien, elle est à Perpignan à se faire dorer la pilule. Dans le degré de l'horreur, rien ne lui fait peur", dit-il au micro d'Europe 1. "Aujourd'hui, elle s'est mariée, a eu un enfant qui a été placé et ça ne pose de problème à personne. Elle a changé de planète, c'est pas possible."

Mais pour l'avocat de Cécile Bourgeon, Me Renaud Portjoie, cette liberté retrouvée peut modifier des choses devant un tribunal. "Dans le regard des jurés, cela change tout", estime-t-il. "Lorsque vous comparaissez détenue, entre deux policiers, vous avez beau rappeler aux jurés qu'ils doivent la considérer comme présumée innocente, concrètement c'est compliqué de se projeter la dedans. Quand vous comparaissez libre, on est dans une situation totalement différente dans l'esprit des jurés, j'en suis persuadé." Cécile Bourgeon encourt malgré tout toujours une peine de 30 ans de prison.