Affaire Fiona : "les 20 ans sont, somme toute, insatisfaisants", estime l'avocat de Berkane Makhlouf

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"Cécile Bourgeon doit savoir où le corps est enfoui, c'est en tout le cas le sentiment de mon client", maintient le conseil de Berkane Makhlouf. © AFP
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Hélène Terzian avec NM , modifié à
Maître Mohamed Khanifar a regretté dimanche que la Cour n'ait pas de fait de différences entre son client et la mère de Fiona, Cécile Bourgeon. 
TÉMOIGNAGE

La mère de Fiona, Cécile Bourgeon, et son ex-compagnon, Berkane Makhlouf, étaient jugés en appel devant la Cour d'Assises de Haute-Loire. En première instance, elle avait écopé de cinq ans de prison et lui, de 20 ans. Dans la nuit de samedi à dimanche, ils ont écopé de la même peine : 20 ans de réclusion. La Cour les a considérés aussi coupable l'un que l'autre des coups fatals portés à la fillette de 5 ans.

"Insatisfaisants". Le verdict a été jugé inéquitable par l'avocat de Berkane Makhlouf, Maître Mohamed Khanifar : "les 20 ans sont, somme toute, insatisfaisants. La Cour, au bout du compte, n'a pas fait de différences entre les deux accusés". "Il me semble qu'à l'audience, cette différence là, au-delà de ma subjectivité, m'a semblé être éclatante", a-t-il estimé au micro d'Europe 1.

"Cécile Bourgeon sait où est le corps". "Cécile Bourgeon doit savoir où le corps est enfoui, c'est en tout le cas le sentiment de mon client et il l'a dit dès les premiers instants où il a été incarcéré", relate Me Mohamed Khanifar. Ce discours, "il n'en a jamais varié", rappelle-t-il. "La Cour les tient dans un seul et même dessein criminel et ne parvient pas à les séparer", observe le conseil de Berkane Makhlouf. 

Un couple qui a agi de concert, selon la Cour. En condamnant à la même peine Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, la Cour a suivi le raisonnement de l'avocat général Raphaël Sanesi de Gentile, qui avait estimé que l'ancien couple "tortionnaire" avait agi de concert dans la mort de la fillette, victime d'une "violence continue" pendant "les jours et les heures précédant sa mort". Mais elle est allée en deçà des trente ans requis. "Ces violences ont été activées par les deux, par la répétition dans le temps et par leur localisation sur la tempe gauche de Fiona (...) Il y a eu un coup, deux coups, un troisième coup", avait-t-il tonné en tapant du pied sur le sol pour simuler les "traumatismes crâniens et abdominaux" "répétés" subis par la fillette blonde, dont la disparition avait ému la France entière.

Vers un nouveau procès. L'avocat de la mère de la petite Fiona, Me Renaud Portejoie, a déjà annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation dès lundi. Il y aura donc un nouveau procès.