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Gwladys Laffitte et Mélina Facchin, édité par Thibault Nadal , modifié à
Depuis plusieurs mois, le phénomène des piqûres a fait son apparition en France. En trois mois, les autorités ont déjà recueilli 450 plaintes. Une donnée qui reste cependant difficile à quantifier. Pour Europe 1, un des plaignants a accepté de témoigner, après avoir été piqué au concert de PLK à Rennes, le 21 mai dernier.

La vague de piqûres dans les établissements de nuit s'intensifie. Les weekends printaniers et les festivals de musique offrent des cibles parfaites pour ces piqueurs de nuit. Ce week-end, des cas ont été signalées dans le Gers et à Belfort. Une mésaventure qui est arrivée à Justin, 24 ans, au concert du rappeur PLK, à Rennes, le 21 mai dernier. "J'ai été dans la fosse où il y a le plus de monde. Tout s'est passé plutôt normalement, et deux jours après, en prenant ma douche, je me suis rendu compte que j'avais une marque bizarre qui était assez grosse, avec un très gros hématome tout autour au niveau de la cuisse. Je suis allé voir un médecin et c'était bien ça", raconte l'étudiant au micro d'Europe 1.

450 plaintes à travers le pays

"J'ai dû faire des analyses de sang pour savoir si je n'avais pas le VIH ou l'hépatite. Il n'y a rien eu de 'plus grave' pour l'instant, mais je suis allé porter plainte", témoigne-t-il, avant d'expliquer qu'il hésite à se rendre de nouveau à un concert : "Je ne suis absolument pas sûr d'y aller pour revivre ça une deuxième fois. Franchement, je m'en passerais bien quoi." 

En incluant Justin, ce sont 450 plaintes qui ont été déposées en trois mois. Un chiffre important, même si la réalité du phénomène est difficile à quantifier, parce que toutes les personnes qui disent avoir été piquées ne vont pas forcément déposer plainte, ensuite parce que les enquêtes ouvertes ne sont pas regroupées au niveau national. 

Du GHB retrouvé chez deux personnes

Cela rend les enquêtes complexes pour les policiers, aussi parce que le GHB par exemple est quasi invisible si les prélèvements sanguins ne sont pas faits rapidement. Il a été détecté dans seulement deux cas pour le moment. Enfin, même si le mode opératoire reste souvent similaire, il n’y a pas nécessairement un auteur ou un groupe criminel, ni de motivation avérée selon un enquêteur. La surveillance est en tout cas accrue jusque dans les boîtes de nuit où des "descentes anti-piqures" sont faites comme dans la Loire par exemple. 

À Toulouse, ce week-end, un homme suspecté d’avoir piqué une vingtaine de personne lors d’un événement a même été repéré par les forces de l’ordre, puis mis en examen et placé en détention provisoire.