Affaire Benalla : le "couple de la Contrescarpe" jugé vendredi pour violences contre des policiers

Peu après des jets de projectiles, le couple avait été filmé en train d'être rudoyé par Alexandre Benalla. 1:29
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avec AFP , modifié à
Vendredi, Chloé P. et Georgios D. vont être jugés pour avoir lancé, le 1er mai 2018, des projectiles sur des CRS lors d'une manifestation.

Leur interpellation violente marque le commencement de l'affaire Benalla : Chloé P. et Georgios D., filmés en train d'être molesté par Alexandre Benalla le 1er mai 2018 à Paris, doivent être jugés vendredi pour des violences envers des policiers. Les deux jeunes gens comparaîtront devant le tribunal correctionnel alors que s'accumulent les révélations sur l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, mis en examen pour des violences sur des manifestants mais aussi pour l'usage abusif de ses passeports diplomatiques.

Des projectiles contre des CRS. Il est reproché à Georgios D., cuisinier grec de 29 ans, et à sa compagne Chloé P., graphiste française de 30 ans, d'avoir jeté des projectiles contre les forces de l'ordre place de la Contrescarpe, dans le Quartier latin, le 1er mai 2018. Un rassemblement avait dégénéré sur cette place après une traditionnelle journée de manifestations émaillée de violences.

Le couple, inconnu auparavant de la police et de la justice, affirme être simplement sorti boire un verre avant de se retrouver pris dans les heurts, au cours desquels le jeune homme a reconnu avoir jeté une carafe d'eau vers les CRS et sa compagne un objet qui pourrait être un cendrier.

Peu après ces jets de projectiles, le couple avait été filmé en train d'être rudoyé par Alexandre Benalla, présent au côté des forces de l'ordre en qualité d'"observateur", et par Vincent Crase, gendarme réserviste alors employé de La République en marche, point de départ du scandale qui ébranle l'exécutif depuis l'été. Les deux hommes avaient remis le couple à la police.

Une réaction "sanguine". Les jeunes gens n'avaient été placés en garde à vue qu'en octobre dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet. La police, débordée le 1er mai, avait donné la priorité aux personnes soupçonnées d'être des casseurs. Dans des interviews accordées en septembre au Monde et à l'émission Quotidien, le "couple de la Contrescarpe", comme l'ont surnommé les médias, a décrit et "regretté" une réaction "sanguine" au comportement des CRS. "La justice les a convoqués, ils se présenteront donc devant le tribunal pour s'expliquer des faits qui leur sont reprochés", assure leur avocat, Sahand Saber.