Affaire Benalla : ouverture d'une enquête sur un contrat avec un oligarque russe

Alexandre Benalla aurait négocié le contrat signé entre la société de Vincent Crase et un oligarque russe.
Alexandre Benalla aurait négocié le contrat signé entre la société de Vincent Crase et un oligarque russe. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Le parquet national financier a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête sur un contrat signé entre la société de Vincent Crase et un oligarque russe. 

Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête sur le contrat de sécurité signé entre la société de Vincent Crase et un oligarque russe, a-t-il indiqué jeudi, confirmant une information de Mediapart.

Cette enquête a été ouverte pour "corruption", affirme le site d'information, qui ajoute que ce contrat a été "négocié" par l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, "du temps où il était à l'Elysée". Le PNF a refusé de confirmer le chef de l'enquête.

Vincent Crase aurait été rémunéré 294.000 euros. Le contrat en question a été signé entre Mars, la société de Vincent Crase, et l'oligarque russe Iskander Makhmoudov, selon Mediapart qui en avait révélé l'existence le 17 décembre. Le site avait alors affirmé que Iskander Makhmoudov avait rémunéré Vincent Crase 294.000 euros le 28 juin 2018. Le contrat avait été sous-traité à la société Velours, ancien employeur d'Alexandre Benalla. Il "prévoyait la protection des biens immobiliers en France de l'homme d'affaires, et de sa famille à Monaco", précise jeudi le journal en ligne.

Iskander Makhmoudov, qui dirige la "Société minière et métallurgique de l'Oural" (UGMK), est présenté par la justice espagnole, avec laquelle il a eu maille à partir, comme faisant partie de l'organisation criminelle russe Izmailovskaïa.

Et dit avoir travaillé pour l'oligarque une fois parti de l'Elysée. Le 21 janvier, Vincent Crase, ex-employé de LREM et ex-gendarme réserviste en fonction à la présidence de la République, avait affirmé devant le Sénat avoir travaillé pour cet oligarque russe une fois parti de l'Elysée, et sans l'aide d'Alexandre Benalla, mis en examen comme lui pour des violences sur des manifestants le 1er mai 2018. Mais selon Mediapart, les discussions autour du contrat ont commencé "dès l'hiver 2017" et "se sont accélérées en juin" 2018.

"L'ex-collaborateur du chef de l'État a rencontré à plusieurs reprises le représentant de l'oligarque en France, l'homme d'affaires Jean-Louis Haguenauer", écrit le site. "On peut imaginer des éventuelles surfacturactions de contrat qui peuvent cacher plus que des prestations de sécurité", a commenté le journaliste Fabrice Arfi, co-responsable des enquêtes de Mediapart. "La dissimulation par Benalla de son implication laisse aussi planer le soupçon", a-t-il ajouté.

Un militaire, compagnon de la cheffe de la sécurité de Matignon, suspendu. Le militaire Chokri Wakrim, impliqué selon la presse dans un contrat négocié par Alexandre Benalla avec un sulfureux oligarque russe, a été suspendu mercredi par le ministère des Armées "en attendant que la lumière soit faite sur ces allégations", a appris l'AFP. Compagnon de la cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre elle-même mise en cause dans cette affaire, "Chokri Wakrim a été convoqué aujourd'hui par le ministère des Armées et suspendu à titre conservatoire de ses fonctions, avec effet immédiat, en attendant que la lumière soit faite sur ces allégations" parues à son propos dans Libération.