Additifs alimentaires : nous en ingérons 4 kilos par an

additifs
Les additifs alimentaires sont présents dans un grand nombre de denrées que nous consommons tous les jours. © Philippe LOPEZ / AFP
  • Copié
Louise Sallé, édité par Solène Delinger
Des chercheurs français ont récemment révélé que nous ingérons en moyenne quatre kilos d'additifs par an et par personne. Quel est l'impact de cette consommation sur notre santé ? Comment éviter ces additifs ? Réponse avec Mathilde Touvier, chercheuse en épidémiologie nutritionnelle. 

Quatre kilos : c'est la quantité moyenne d'additifs que chaque Français avale en moyenne chaque année. Ce chiffre alarmant a été dévoilé par une étude de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui l’a calculé à partir d’une étude menée par des chercheurs en épidémiologie nutritionnelle de l’université de Paris-13 et du Réseau national alimentation cancer recherche. Charcuteries, sauces, biscuits, plats préparés : les additifs sont partout. Et leur nature est particulièrement inquiétante pour notre santé.

Des maladies humaines causées par les additifs ? 

Mathilde Touvier est chercheuse en épidémiologie nutritionnelle, co-autrice de l'étude. "Même à dose relativement faible et limitée, quel est l'impact d'une consommation chronique quotidienne de certains de ces additifs sur la santé humaine ? Ces choses méritent d'être creusées car on a très peu d'informations pour l'instant au niveau international", déplore-t-elle au micro d'Europe 1. 

Des études sur des animaux ont déjà prouvé que certains édulcorants, émulsifiants et colorants étaient dangereux. Les chercheurs regardent maintenant si certaines maladies humaines pourraient être causées par des additifs. "Les pathologies chroniques qui nous intéressent plus spécifiquement sont les cancers, les maladies cardiovasculaires, les infarctus, mais aussi les accidents vasculaires cérébraux et le diabète de type 2". 

Limiter sa consommation d'aliments ultra-transformés

Malgré ces inquiétudes, les additifs ne sont pas près de disparaître. En effet, c'est un marché qui représente 50 milliards d'euros à l'échelle mondiale. Mais comment limiter la casse ? Selon les chercheurs qui ont contribué à l'étude, "l'idéal est de limiter sa consommation d’aliments ultra-transformés, comme plusieurs autorités de santé publique à travers le monde le recommandent". "Récemment, des preuves se sont accumulées suggérant une association entre la consommation d’aliments ultra-transformés, qui contiennent généralement un large éventail d’additifs alimentaires, et un risque accru de plusieurs maladies chroniques", concluent-ils.