Abayas, qamis… Quels sont ces vêtements traditionnels dans le viseur de Gabriel Attal ?

© Thomas SAMSON / AFP
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Juline Garnier , modifié à
L'interdiction du port de l'abaya à l'école, tenue traditionnelle liée à la culture musulmane, ne cesse de faire réagir. Si à gauche on dénonce une "police du vêtement", à droite on salue une décision pour défendre la laïcité. Mais que sont concrètement les abayas et les qamis, leurs versions masculines ? Europe 1 fait le point.

L'abaya, une atteinte à la laïcité à l'école ? Cette tenue est au cœur des débats, après l'annonce de sa prochaine interdiction dans les établissements scolaires par le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. "On ne pourra plus porter d'abaya à l'école", a annoncé dimanche sur TF1 le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, affirmant vouloir donner des "règles claires au niveau national" aux chefs d'établissement scolaire.

Un "symbole de modestie"

Depuis l'annonce, les réactions politiques s'enchaînent. Au sein de la France insoumise, certains députés à l'instar de Thomas Portes, dénoncent une "police du vêtement" alors qu'à droite, on salue une telle décision. Mais qu'en est-il concrètement ? Pour rappel, l'abaya est un vêtement féminin, une longue robe traditionnelle couvrant le corps jusqu'en bas des chevilles. Seuls le visage, les pieds et les mains restent découverts.

Ce vêtement est assez répandu dans le monde musulman, particulièrement dans les pays du Maghreb et du Golfe. Il est décrit comme un "symbole de modestie". Le qamis, ou kamis selon les différentes traductions de l'arabe, est la version masculine de cette tenue et répond aux mêmes critères puisqu'il couvre les épaules, le torse et les jambes jusqu'en dessous du genou.

Signe religieux ou pratique culturelle ?

Cependant en juin dernier, le Conseil français du culte musulman (CFCM) assurait déjà dans un communiqué que l'abaya est un habit porté sans connotation religieuse. Un communiqué en réponse au prédécesseur de Gabriel Attal, Pap Ndiaye, qui s'inquiétait déjà de la hausse des incidents liés à ces tenues, rapportée par les syndicats de chefs d'établissement. "L'abaya n'a jamais été un signe religieux", a rappelé de nouveau ce dimanche sur BFMTV Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman.

"Je pense que le ministre aurait pu échanger, demander l'avis des responsables religieux. Pour moi, l'abaya n'est pas une tenue religieuse, c'est une forme de mode", a-t-il précisé. Pourtant, le port de ces tenues a fait parti des signalements répertoriés dans une récente note des services de l'État. Sur la seule année scolaire 2022-2023, 4.710 signalements pour atteintes à la laïcité à l'école ont été recensés. Car pour la majorité des académies à l'origines de ces signalements, ni le qamis, ni l'abaya n'est conforme à la loi de 2004, relative au respect du principe de laïcité dans les écoles.