NDDL : "une récompense" pour les uns, "un déni de démocratie" pour les autres

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ici en 2013.
La Zad de Notre-Dame-des-Landes, ici en 2013. © LOIC VENANCE / AFP
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François Coulon et Théo Maneval, avec T.LM. , modifié à
À l'annonce de l'abandon de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les opposants au projet ont logiquement été soulagés, tandis que les partisans évoquent une promesse rompue.

La joie d'un côté, l'abattement de l'autre. Mercredi midi, lorsque les autorités locales ont annoncé l'abandon du projet controversé de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le sentiment d'avoir gagné l'a logiquement emporté chez les opposants au projet.

"Je ne veux pas connaître" un nouveau Sivens. Militant contre l'aéroport, Julien Durand parle d'"une récompense de trois décennies de combat". Mais la joie du septuagénaire, membre de l'Association citoyenne des populations concernées par l'aéroport (Acipa), est mesurée. La crainte d'une grande intervention des forces de l'ordre, comme à Sivens en 2014, occupe les esprits. "Je ne veux pas connaître ça. Les affrontements, on sait comment ça commence, on ne sait jamais comment ça finit", affirme Julien Durand. 

Macron "a cédé à la violence". De l'autre côté, celui des partisans du projet aujourd'hui enterré, on ne masque pas sa déception. Emmanuel Macron est notamment critiqué. "On avait confiance dans son discours de campagne. Il a cédé à la violence et à la pression. Il privilégie les batraciens au détriment des citoyens", enrage Mathias Crouzet, de l'association Des ailes pour l'Ouest. L'homme de 29 ans parle d'un "déni de démocratie" : "Il y a eu un vote, on est 55% à s'être exprimés en faveur de l'aéroport [en juin 2016, ndlr]. Emmanuel Macron, Nicolas Hulot et l'ensemble des parties prenantes ont expliqué qu'il fallait respecter le vote."

Évacuer la ZAD ou occuper la terre ? Les deux parties se tournent maintenant vers l'avenir. Les partisans vont désormais discuter entre eux et certains, comme Mathias Crouzet, veulent qu'"ils évacuent la Zad le plus vite possible". Pas vraiment l'avis de Julien Durand, qui souhaite au contraire que "des gens restent sur place pour entretenir la terre", tout en lançant un appel au calme pour éviter des affrontements trop violents.

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