À Paris, une pyramide de chaussures contre les bombardements de civils

pyramide chaussures
"En zones urbaines, aujourd'hui théâtres de nombre de combats, les civils représentent 92% des victimes d'armes explosives", explique Handicap International. © STR / AFP
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avec AFP , modifié à
A l’initiative de l’ONG Handicap international, une pyramide de chaussures a été érigée place de la République pour protester contre les bombardements de civils en zones de guerre

Une pyramide de chaussures sur la place de la République : les Parisiens étaient appelés samedi par l'ONG Handicap international à venir jeter leurs souliers usagés pour protester contre les bombardements de civils en zones de guerre. Chaque jour dans le monde, 90 civils sont victimes de "bombardements aux effets indiscriminés", selon l'ONG. "En zones urbaines, aujourd'hui théâtres de nombre de combats, les civils représentent 92% des victimes d'armes explosives", indique Handicap international.

"La France aux abonnés absents". L'ONG a lancé une pétition et espère rassembler un million de signatures pour faire pression sur les États. "Une dizaine d'États travaillent à l'élaboration d'une déclaration politique contre les bombardements en zones peuplées, soutenue par le secrétaire général des Nations unies. La France, elle, est aux abonnés absents", dénonce Handicap international. "Nous visons tous les États qui ne respectent pas le droit international humanitaire", a déclaré Xavier du Crest de Villeneuve, le directeur France de l'organisation, citant par exemple les "belligérants en Somalie, en Syrie, au Yémen". "L'Arabie saoudite continue de bombarder le Yémen or la France continue de lui vendre des armes", a-t-il critiqué.

"N'importe quel objet peut être un explosif". Handicap international est notamment présente en Irak, pour des opérations de déminage, de prévention et d'assistance aux victimes. Sara Shwani, une Irakienne de 28 ans, est venue à Paris expliquer le travail qu'elle mène avec l'ONG dans les écoles contre les engins explosifs et avec les Irakiens qui ont dû fuir leur habitation. "Nous essayons d'éduquer les enfants comme les adultes au danger des explosifs : comment se comporter, comment reconnaître ces engins qui peuvent être cachés n'importe où, dans un four, dans une bouteille de jus, et même dans un Coran. N'importe quel objet peut en fait être un explosif", a-t-elle expliqué.