Une semaine après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, certains enseignants et parents d'élèves appréhendent déjà la rentrée au retour des vacances de la Toussaint. Dans les zones de sécurité prioritaire de Marseille, certaines structures associatives sensibilisent déjà le jeune public à la citoyenneté.
Ils sont une vingtaine d'enfants à participer à cet atelier. Dans les mains de ces enfants, différents symboles de la République. Des symboles qu'ils doivent identifier comme cette Marianne qu'ils ne connaissaient pas vraiment. "C'est une statue, elle représente la République, le drapeau, liberté, égalité, fraternité", affirme l'un d'eux. Ces symboles, en avait-il déjà parlé avec ses parents ? "Non", répond-il.
"On les voit changer, évoluer"
Dans ces ateliers, il est question de République, mais aussi de laïcité. Des valeurs qui, pour ce jeune public, restent encore floues. "Dans ces quartiers perdus de la République, on part vraiment de très loin", explique Mohamed Bousselmania, chef de projet à Marseille proximité. "Il y a des enfants pour qui on part vraiment de la base. 'Je suis Arabe avant d'être Français', ce n'est pas possible. Donc le travail commence là", poursuit-il. "J'aime la France, j'aime mon pays et je connais tous les symboles, toutes les valeurs qui s'y rattachent, c'est de notre ressort et il est urgent de le faire. Et on les voit changer, on les voit évoluer", dit-il encore, évoquant les conséquences positives qu'ont de tels ateliers sur ces jeunes en pleine construction.
En bas de chez elle, Myriam, maman musulmane, voit se développer le communautarisme, et ce n'est pas ce qu'elle souhaite pour ses enfants. "Ils ne vont jamais s'intégrer à quelque chose. Il est là l'inconvénient : ils ne connaissent pas ce qu'est un chrétien, un juif... Il n'y aura pas cette mixité !" Comme elle, d'autres parents dans les quartiers attendent de voir se multiplier ces associations de citoyenneté.