Dans les Yvelines, plusieurs villes ont connu des violences urbaines entre des jeunes qui sortent du cadre et des forces de l'ordre ces dernières semaines. (photo d'illustration)
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, édité par Ugo Pascolo , modifié à
A Chanteloup-les-Vignes, comme dans d'autres villes des Yvelines, des travailleurs sociaux et des médiateurs sont en contact au quotidien avec des jeunes pour éviter des événements comme l'incendie du chapiteau survenu samedi soir. Malgré les violences, tous martèlent leur envie de continuer ce travail de prévention.
REPORTAGE

Mantes-la-Jolie, Sartrouville, Les Mureaux, Trappes, et dernièrement Chanteloup-les-Vignes. Des émeutes se sont multipliées ces dernières semaines dans plusieurs villes des Yvelines. Dans toutes ces communes, pourtant, des travailleurs sociaux et des médiateurs font tout ce qu’ils peuvent pour éviter ces violences et aider les jeunes. Samedi soir, après les violences urbaines qui ont notamment mené à l'incendie du chapiteau de cirque de Chanteloup-les-Vignes, plusieurs médiateurs ont même évité que les jeunes brûlent une crèche. 

"Il n’y a toujours pas d’emploi pour ces jeunes et ça, ils le vivent très mal"

"On essaie d’apaiser, de faire de la prévention, mais il y a toujours des petites failles", témoigne au micro d'Europe 1 Youssef, éducateur au centre de loisirs de Chanteloup-les-Vignes qui monte des activités sportives, culturelles et citoyennes pour les collégien,s depuis plus de 10 ans. "De plus en plus jeunes, ils commencent à ne pas suivre les règles", estime-t-il. Dans les rues de la ville, ils sont huit médiateurs a essayé de garder le contact avec les jeunes qui sortent du cadre. "C’est vrai que la ville se bouge mais il n’y a toujours pas d’emploi pour eux et ça, ils le vivent très mal", confie l’un d’entre eux sous couvert d'anonymat. 

L'image de Chanteloup-les-Vignes est telle, que pour essayer de décrocher un job certains changent leur lieu de résidence sur leur CV. Une sorte de barrière psychologique confirme Cathy, directrice adjointe jeunesse de la ville : "Les décrocheurs sont résignés. Ils ont l'impression d'être catalogués Chantelouvais et stigmatisés", rapporte-t-elle. "Il y a une image qu’on leur colle et puis il y a une image qu’ils se collent eux aussi, eux-mêmes."

Des médiateurs qui préfèrent rester dans l'ombre

Malgré les violences et les problèmes, tous ces travailleurs sociaux martèlent leur envie de continuer ce travail de prévention. Quant aux médiateurs, ils préfèrent rester discrets pour ne pas abîmer le lien très fragile qu’ils ont encore avec certains jeunes en difficulté.