A Caen, la CGT dénonce des contrôles de migrants dans les bus

Les contrôleurs devront relever le nombre de migrants à bord des bus.
Les contrôleurs devront relever le nombre de migrants à bord des bus. © MYCHELE DANIAU / AFP
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avec AFP , modifié à
La régie des transports de Caen a demandé aux contrôleurs de bus de relever la présence de migrants sur la ligne qui rejoint Ouistreham.

A Caen, les contrôleurs de bus doivent désormais renseigner la présence des migrants à bord. La CGT et un élu d'opposition PS ont dénoncé mardi des contrôles "ciblés" de migrants demandés aux contrôleurs dans les bus qui relient Caen à Ouistreham, dans le Calvados, d'où partent des ferries pour l'Angleterre, allégations contestées tant par la préfecture que par la régie des transports. "La direction demande de remplir des tableaux avec la date, l'heure, le nombre de migrants contrôlés et le nombre de migrants verbalisés. Nous avons demandé que cela cesse. La délation ce n'est pas notre mission", a déclaré Thierry Poullenec, de la CGT des retraités des transports.

Des "problèmes de fraudes et d'insécurité". Bruno Guégan, directeur de Keolis Twisto Caen, à qui l'agglomération a confié les transports en commun, a confirmé que de tels tableaux avaient circulé. "La CGT et la CFTC nous ayant signalé un afflux de migrants et des problèmes de fraude et d'insécurité, nous avons fait pendant une semaine en mars des relevés de fréquentation et des opérations de contrôles renforcés en présence de la police, mais on contrôlait et on verbalisait tout le monde", a-t-il assuré. Le terme "migrants" sur le tableau est "une maladresse. Les syndicats avaient parlé de migrants, c'est resté", a-t-il ajouté.

La CGT affirme que c'est la préfecture qui a demandé à Keolis de compter les migrants. Mais interrogé sur France Bleu Basse-Normandie, le préfet du Calvados, Laurent Fiscus, a démenti cette assertion. "Non, en tant que préfet je ne fais pas d'injonction au personnel de Twisto. En revanche, les contrôleurs de tous les transports publics, les conducteurs, peuvent apporter un certain nombre d'informations. Les transports publics (...) sont des espaces publics. Que ça soit sur des sujets de migrants ou sur d'autres problèmes (...) On demande qu'on nous le signale", a dit Laurent Fiscus.

Surveiller également les squats de migrants. Bruno Guégan a par ailleurs confirmé que la préfecture avait demandé aux contrôleurs de signaler les éventuels squats qu'ils pourraient remarquer, ce que dénonce aussi la CGT. "C'est une demande qui fait suite à l'incendie d'un squat" de migrants à Caen le 25 avril, a précisé Bruno Guégan. Le conseiller municipal d'opposition PS Eric Vève a dénoncé ces tableaux et la demande sur les squats. Cela "me paraît contrevenir à certains principes fondamentaux de notre droit, et en particulier au nécessaire respect du principe d'égalité de traitement entre les personnes, sans discrimination tenant notamment à la race, l'apparence physique ou l'origine", a-t-il ajouté.