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Charles Guyard, édité par Yanis Darras // Crédit photo : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le projet d'installation d'une structure temporaire pour héberger des sans-abri venus de Paris inquiète la petite ville de Bruz. Le maire dénonce une décision prise sans concertation avec lui et les riverains et craint de revivre les attaques que le maire de Saint-Brévin, a subit. 

La petite ville de Bruz va-t-elle devenir le Saint-Brévin de demain ? La commune d'Ile-et-Vilaine doit accueillir prochainement un SAS, une structure temporaire, pour héberger des sans-abri venus de Paris. Mais cette décision a été prise sans concertation avec le maire de la commune. "En fait, on ne m'a pas vraiment demandé mon avis. La préfecture avait décidé de mettre le SAS à cet emplacement et c'est tout", explique au micro d'Europe 1 Philippe Salmon. 

Un rôle de subalterne de l'État

Intrigué, ce dernier s'est rendu sur place tout récemment avec un représentant de la préfecture. Mais sur place, surprise, il y avait déjà beaucoup de monde. "Quand on est arrivé sur place, il y avait l'Association pour l'accompagnement social des personnes. Également un architecte et le constructeur du mobil-home. En clair, on s'est retrouvé dans un schéma où tout était déjà décidé", regrette l'élu. 

Le maire estime qu'une fois de plus, l'élu local est réduit à un rôle de subalterne de l'État. Un sentiment de déjà vu qui fait craindre le même scénario qu'a Saint-Brévin-les-Pins, en Loire Atlantique, où l'installation d'un centre d'hébergement de migrants à provoqué de graves attaques envers le maire de la ville. Insultes, menaces de mort et même un incendie criminel contre son domicile... Le maire de cette petite ville Yannick Morez a fini par démissionner, face à la violence de la situation. 

Des habitants prêts à donner un coup de main aux SDF

À Bruz, il n'y a pas encore de levées de boucliers contre le projet au sein de la population. Mais les interrogations sont nombreuses, notamment sur le véritable pouvoir du locataire de l'hôtel de ville. "Si le maire n'est plus le patron de sa commune, ça ne sert à rien d'être maire", s'agace un riverain. "D'accord pour les accepter mais il faut s'occuper dignement d'eux", souligne une autre habitante de la commune. 

Inès habite à 200 mètres et cette mère de famille se dit prête à donner un coup de main. "S'il faut faire des actions bénévoles pour leur donner à manger et si ça peut en sauver quelques-uns dans la rue, alors j'y serai", promet-elle. Rendez-vous pour l'ouverture de ce centre prévu cet automne.