Xavier Dupont de Ligonnès et les sectes

La mère de l'homme recherché avait créé un groupe de prières, qui inquiète la Miviludes.
La mère de l'homme recherché avait créé un groupe de prières, qui inquiète la Miviludes. © MAXPPP
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avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
La mère de l'homme recherché avait créé un groupe de prières, qui inquiète la Miviludes.

Philadelphie. Voilà le nom du "groupe de prières fermé", créé en 1960 par la mère de Xavier Dupont de Ligonnès, et qui intrigue aujourd'hui la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Le groupe n'est pas qualifié de secte mais comporte "des risques se dérives sectaires", précise la Miviludes.

"Il a très certainement baigné dans une ambiance mystique"

Les convictions religieuses de la famille Ligonnès, et notamment celle du père, recherché après la mort de sa femme et ses quatre enfants, prennent une nouvelle dimension à la lumière de ces éléments. "Lorsque Geneviève de Ligonnès crée son groupe en 1960, Xavier est un jeune enfant donc il a très certainement baigné dans une ambiance mystique, très fervente et probablement très anxiogène", a expliqué sur Europe 1 Georges Fenech, le président de la Miviludes.

"Un discours apocalyptique" :

"Des messages divins en provenance de Jésus Christ"

"Un groupe de prières, c'est la liberté de chacun. Mais nous nous y intéressons lorsqu'on nous signale des risques de dérives sectaires à l'intérieur. Ce qui semble avoir été le cas et être probablement toujours le cas aujourd'hui", a précisé Georges Fenech. Geneviève de Ligonnès affirmait par exemple recevoir "des messages divins en provenance de Jésus Christ".

" Il nous a quand même été signalé un certain nombre de comportements qui correspondent à ce que nous appelons des dérives sectaires : des coupures avec l'environnement, des enfants déscolarisés, des parents qui auraient quitté leur travail et ce discours apocalyptique, où l'on prévoit une fin du monde imminente. Il y avait eu d'ailleurs des réunions pour attendre ce cataclysme", indique le président de la Miviludes. La Mission rapporte par exemple un rassemblement de ce type en 1994 en Bretagne, précise Le Télégramme.

"Le service psychiatrique des hôpitaux de Rennes avait été averti"

Des associations de victimes de sectes avaient par ailleurs alerté la Miviludes à plusieurs reprises. "La doctrine du groupe était à ce point délirante que le service psychiatrique des hôpitaux de Rennes en avait été averti. Le chef de service avait jugé cette affaire suffisamment grave pour prendre contact avec le procureur de la République d’Avranches" en 1995, indique ainsi l'Union nationale de défense des familles et de l'individu victimes de sectes.

L'association aurait de nouveau été saisie, plus récemment, pour des faits similaires. Des éléments qui laisse la Miviludes penser que le groupe Philadelphie "apparemment existe toujours". Xavier Dupont de Ligonnès reste, lui, introuvable.